Le tableau de maître de Ferdinand Hodler disparu à l’automne 2006 a été retrouvé.
La toile estimée à 1,1 million de francs suisses (environ 682.000 euros), a refait mystérieusement surface ce week-end, a annoncé la police lundi.
Les circonstances de cette « réapparition » surprise restent entourées de mystère. L’enquête devra établir si la disparition est due à une méprise ou s’il s’agit bien d’un vol.
La fondation Volkart, à Winterthour, créée par la famille Reinhart, propriétaire de l’oeuvre, a annoncé à la police que la toile avait été retrouvée dans ses archives. Elle se trouvait dans un de ses dépôts à Winterthour. Il n’est pas possible de dire actuellement depuis combien de temps le tableau se trouve dans le dépôt. La police n’est pas non plus en mesure d’expliquer s’il y a bien eu vol ou s’il s’agit finalement d’un malentendu.
« Le magasinier de la Fondation a été rendu attentif par la presse du vol du tableau, a confié Marco Cortesi, de la police zurichoise, il était persuadé de l’avoir vu quelque part et l’a retrouvé dans le dépôt ».
Selon la police, le propriétaire – venu exprès de l’étranger pour « l’occasion » – a authentifié le tableau. Ce dernier représente des marronniers dépouillés de leurs feuilles (« Kahle Kastanienbäume im Tessin »).
Mais l’oeuvre ne devrait pas immédiatement réintégrer ses pénates : elle sera en effet exposée comme prévu initialement dans le cadre de l’exposition « Ferdinand Hodler. Une vision symboliste » au musée des beaux-arts de Berne. Le tableau doit ensuite être prêté pour une exposition à Budapest.
La disparition de la toile avait été constatée le 5 mars dernier. Mais elle remonte en fait à l’automne 2006 : une femme se disant mandatée par le musée bernois s’est rendue à Zurich chez le propriétaire Andreas Reinhart et lui a fait croire qu’elle venait chercher la toile pour l’exposition. Ce n’est que lorsqu’une entreprise de transport les avait contactés pour convenir d’une prise en charge de la toile, que les propriétaires ont constaté que cette dernière s’était envolée.
M. Reinhart ne s’est pas méfié car il avait signé quelques mois auparavant un contrat de prêt avec le Kunstmuseum de Berne.