Alors qu’il y a quelques mois à peine le mot fatidique de récession ne devait pas être prononcé, la crise a désormais franchi nos portes.
Signe des temps, le cabinet NPD a indiqué jeudi que les Français réduisaient leurs achats de soins de beauté et de parfums dans les magasins spécialisés depuis début 2008. Les enseignes tentent néanmoins de lutter contre cette tendance en compensant par des hausses de prix, en vue de préserver leur chiffre d’affaires.
Les volumes de produits de beauté (soins et maquillage) et de parfums vendus dans la « distribution sélective », grands magasins et chaînes ont reculé à fin août de 2,3% sur un an, a indiqué NPD dans un communiqué. En 2007, ils avaient augmenté de 2,4%.
Le chiffre d’affaires du secteur continue toutefois d’augmenter, de 1,5% au cours des huit premiers mois de 2008, grâce à une progression des prix de 3,9% en moyenne.
Cette progression marque néanmoins un ralentissement par rapport au taux de croissance de 4,5% dégagé en 2007.
Outre la crise, la période à fin août a été marquée par des ventes « décevantes » lors des Fêtes des pères et des mères, avec « de mauvaises performances pour le marché du parfum, dont les ventes en unités sont maintenant rentrées dans le rouge » selon le communiqué.
Dans le détail, si les ventes en volumes de maquillage restent dans le vert (+1,2% contre +1,9% en 2007), le nombre de flacons de parfums vendus dans la « distribution sélective » avait reculé de 2,2% à fin août (+3,6% en 2007).
De même, celles de produits de soins ont baissé de 5,2% (+2,4% en 2007).
Sur ce dernier segment, les hausses de prix de 3,1% ne sont pas parvenues à compenser le recul des volumes: résultat, son chiffre d’affaires a reculé de 2,3%, après une hausse de 0,4% en 2007.
A l’inverse, le chiffre d’affaires dans le maquillage a augmenté de 5,1% grâce à des hausses de prix de 3,9% en moyenne, et celui dégagé dans les parfums de 2,3% pour des hausses de prix de 4,6%.
La morosité ambiante touche plus particulièrement les grands magasins, dont les ventes en volumes tous produits de beauté confondus ont reculé de 4,7% et le chiffre d’affaires de 1,5%, malgré des hausses de prix de 3,4%.
Les chaînes Marionnaud, Sephora, Nocibé ou encore Douglas s’en sortent mieux en termes de chiffre d’affaires (+1,8% après 3,6% de hausse des prix), mais le repli des volumes (-1,7%) est d’autant plus inquiétant que leur « parc de magasins se développe ».
Les chaînes indépendantes enfin (Beauty Success, Passion Beauté et les magasins traditionnels) parviennent à faire progresser leur chiffre d’affaires (+1,9%) même si les volumes reculent (-3,4%): leurs prix ont augmenté en moyenne de 5,4%.