Venise est un symbole et doit le rester, tout en laissant ses admirateurs en paix.
C’est semble-t-il le credo du maire de la Cité, Massimo Cacciari, qui a décidé d’interdire la mendicité dans le centre historique de la ville d’Italie la plus visitée par les touristes.
Un arrêté anti-mendicité adopté par le maire et ses adjoints vendredi avant d’être soumis au conseil municipal prévoit des amendes de 20 à 500 euros et la confiscation des sommes récoltées pour qui serait surpris à demander l’aumône dans les rues de la « Sérénissime ».
« Il n’y a rien d’exceptionnel » dans cette mesure, a déclaré Ansa Massimo Cacciari, un philosophe de 62 ans, rappelant que plusieurs villes touristiques de l’Italie avaient déjà interdit la mendicité sur leur territoire.
Son adjointe à la planification Laura Fincato a justifié l’interdiction par la volonté de lutter contre « le racket » qui contraint chaque jour à mendier « de pauvres femmes d’âge indéfinissable ».
Elle a ajouté que le phénomène était en expansion en raison de la richesse de Venise. Il est vrai que compte-tenu des tarifs des hotels et restaurants, ce n’est pas le simple bougre qui arpente les ruelles …
Selon le chef de la police municipale Marco Agostini, de 50 à 80 mendiants, dont la moitié de femmes, se rendent chaque jour dans le centre de Venise.
Ironie de l’histoire, le célébrissime carnaval de Venise, qui a vu le jour durant la Renaissance a été inspiré par la commedia dell’arte. Le déguisement traditionnel était alors la longue cape (tabarro), le masque blanc en carton et le tricorne ou le masque d’arlequin. Loin d’être élégant, l’habit était simplement rapiécé … pour figurer les haillons d’un mendiant.
Autrefois, ces déguisements permettaient à tous les vénitiens, quelque soit leur condition sociale, de participer à la fête …