La bataille entre eBay et l’industrie du luxe, est-elle prête d’aboutir ? A vrai dire, rien n’est joué même si aujourd’hui, des espoirs de dénouement semblent se profiler !
Le site de ventes et d’enchères continue toujours d’inquiéter l’ensemble des grandes griffes européennes… Depuis déjà deux ans, eBay mène en effet un fort lobbying afin de remettre en question le principe de la « distribution sélective » qui permet aux maisons de luxe de choisir leur propre réseau de distribution. Mais avec toute cette pression, les lignes directrices de ce règlement d’exemption mis en place en 1999, risquent d’être définitivement remises à plat dés le 10 mai 2010, date de son expiration.
EBay espère ainsi obtenir une égalité de traitement entre le commerce en ligne et les boutiques de luxe. Par la même occasion, il retrouverait le droit de vendre des produits hauts de gamme sur son site. De là , la défense du consommateur qui selon ses termes, est soumis comme les distributeurs, à « un traitement discriminatoire ». Tel est d’ailleurs son principal argument !
Mais une revendication purement déloyale et qui crispe davantage les géants européens du luxe représentés entre autres par les Galeries Lafayette, Harrods, Selfridges et bien d’autres.
Certes les différends entre eBay et le secteur du luxe, ne datent pas d’hier. Leblogluxe en a suffisamment parlés pour ne citer que celui-ci. Rappelez-vous, le 30 juin 2008, eBay a été condamné à payer plus de 38 millions d’euros à LVMH qui regroupe plus de 50 marques de luxe, pour atteinte au système de distribution sélective. Le site s’est ainsi vu interdire de vendre en France les cosmétiques et parfums appartenant essentiellement aux marques Dior, Guerlain, Givenchy et Kenzo.
Mais face à cette nouvelle offensive d’eBay, le secteur du luxe reste ce jour, concurrentiel et bien ouvert !
Alors que dire de ces sites web ayant choisi une stratégie « parasitaire » de « free-rider » ? Ils détruisent pour ainsi dire, impunément le luxe puisqu’ils vendent les produits bien moins cher puis disparaissent de la toile aussi vite qu’ils sont apparus ! Et cela, sans avoir à supporter les coûts très élevés de la marque en matière de publicité, de marketing ou de frais de personnel.
Faudrait-il rappeler qu’il est toujours impossible de sentir un parfum, tester un cosmétique ou d’essayer une jolie montre ou un sac griffé à travers l’écran de notre ordinateur ?
D’autant plus qu’il n’y aurait aucun recours de la part de l’acheteur s’il acquiert une contrefaçon ! D’où l’indéniable nécessité des conseils de vendeurs avisés et du service après-vente en magasins. C’est pour cela que LVMH avec à sa tête, Bernard Arnaud, se bat. Selon le groupe, la vente de produits de luxe peut se poursuive sur Internet à condition que le site soit agréé et possède une boutique physique avec d’authentiques professionnels.
La Commission européenne chargée de la concurrence se donne jusqu’à l’été 2009, avant de publier ses orientations et pourquoi pas, trancher une bonne fois pour toute.
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