1,8 million de dollars soit 1,4 million d’euros pour les effets personnels du grand Mahatma Gandhi ! Pourtant la vente controversé a bien failli ne pas aboutir !
L’heureux acquéreur des biens sacrés du grand sage n’est autre que l’homme d’affaires indien, le Dr. Vijay J. Mallya. Le Directeur général d’UB Group a désormais l’intention d’en faire don aux autorités indiennes pour qu’ils soient exposés à New Delhi selon les souhaits du pays.
Jusqu’à la dernière minute, les objets personnels de Gandhi ont été au cÅ“ur d’un imbroglio diplomatique sans précédent.
L’Inde avait en effet ordonné à ses ambassadeurs de tout faire pour que ces objets reviennent à la patrie de Gandhi. Le gouvernement indien et la famille de Gandhi voulaient ainsi empêcher les enchères, affirmant que ces objets appartenaient de plein droit au peuple indien.
Un précieux héritage comprenant les fameuses petites lunettes rondes cerclées de fer du Gandhi, sa paire de sandales de cuir usées, sa montre à gousset en argent, un bol et une assiette de cuivre, dont la vente constituait selon Tushar Gandhi, l’arrière petit-fils du Mahatma, une « grave insulte » à la mémoire du père de l’indépendance de l’Inde.
Fort heureusement, la salle new-yorkaise Antiquorum Auctioneers a maintenu la vente le 5 mars dernier à New York malgré la polémique… sans compter les protestations du collectionneur et propriétaire des biens, James Otis.
Le militant pacifiste avait accepter de céder le lot unique de l’apôtre de la non-violence mais à la seule condition : New Delhi devait s’engager à augmenter dans les 10 ans à venir, de 1% à 5% soit environ 50 milliards de dollars, son budget national à la lutte contre la pauvreté. Otis envisageait même d’utiliser l’argent pour promouvoir l’éducation au pacifisme et à la non-violence, principalement dans les pays en développement. Mais une proposition qui n’a pas plu aux dirigeants indiens ! Elle viole tout bonnement, la souveraineté indienne et demeure « inacceptable » aux yeux du secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Anand Sharma.
Mais James Otis n’a pas dit son dernier mot ! Énième revirement de situation, la vente a de nouveau failli, ne pas avoir lieu… jusqu’à la dernière minute où le collectionneur choisit d’honorer sa B.A. du jour ! Une bonne action qui a rendu à l’Inde, la sagesse du Mahatma Gandhi… Gageons que le pays sera contaminé pour l’éternité, de sa philosophie pacifiste !
Crédits photos : AFP – Mario Tama / www.info.rsr.ch
Lire à ce propos, En vente, les lunettes, sandales et montres de Gandhi, de Fanny Perrin-Darloz publié le 13 février 2009.