Hôtels à Cuba : prix maximum pour la population locale

CubacarsPatatras, l’accalmie passagère – et toute relative – aura été de courte durée pour les Cubains.

Les autorités ont décidé d’appliquer le prix maximum aux Cubains désireux de séjourner dans les hôtels réservés jusque là aux étrangers, selon des informations communiquées vendredi dans les milieux professionnels.

En tout état de cause, ne pas oublier que la population cubaine figure parmi celles les plus pauvres du monde. Les touristes ayant séjourné dans le pays pouvant malheureusement donner moult témoignages en faisant état. Le salaire mensuel moyen est de 408 pesos non convertibles (équivalent de 11 euros).

La décision intervient moins d’une semaine après que les hôteliers à Cuba aient été avisés de la levée de l’interdiction faite aux Cubains depuis 1996 d’utiliser les hôtels et de les réserver exclusivement aux touristes étrangers.

Visiblement inquiets des tarifs réduits accordés par les agences de tourisme par rapport au prix maximum affiché à la réception, les autorités ont fait savoir vendredi aux professionnels que tout Cubain qui s’y présenterait devra payer le prix maximum.

Une chambre à un lit d’un hôtel à Varadero, le plus grand site balnéaire de Cuba, à 150 km à l’est de la capitale, peut ainsi passer d’une soixantaine de dollars la nuit via une agence à plus de 200, un prix nettement dissuasif même pour les Cubains ayant accès aux devises.

Outre l’agriculture, l’autre défi de l’équipe économique de Raul Castro est en effet l’existence de deux monnaies, l’une convertible et l’autre pas (valant 25 fois moins que le peso convertible). Un Cubain sur trois, voire un sur deux, selon les estimations, aurait accès au dollar ou à d’autres devises, grâce aux envois provenant de la famille à l’étranger, ou par leurs relations avec des touristes et des entreprises étrangères.

Pour un professionnel, la nouvelle décision s’apparente à une véritable « marche arrière » dont l’ojectif est de rétablir de facto la distinction entre étrangers et Cubains via le niveau de prix pratiqué, alors que l’hôtellerie de Cuba avait été avisée dans un premier temps que la population locale recevrait un traitement strictement identique à celui des étrangers.

Aucune annonce n’a été faite par les autorités de la levée de l’interdit, celui-ci n’ayant reposé sur aucune loi.

Cubaclothingline A noter par ailleurs que Cuba dépense 1,5 milliard de dollars (954 millions d’euros) annuellement pour importer 84 % des aliments.

Le bétail est réduit à la moitié de ce qu’il était en 1967. L’industrie sucrière, jadis première source de devises, est en ruines : le gouvernement a été obligé d’importer du sucre.

20 % de la population, notamment des retraités, vit dans la précarité et la pauvreté. Des proches du pouvoir admettent qu’il y a des inégalités de revenu de 1 à 12.

Sources : AFP, Le Monde

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *