Le chausseur de luxe Charles Jourdan, en redressement judiciaire depuis septembre, a été placé lundi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère. La décision, qui entraîne le licenciement de ses 197 salariés, intervient après le retrait de l’Américain Omniscent.
Ce « développeur de marques », restait seul en lice pour la reprise de Jourdan, après le départ, le 29 novembre, du fabricant de chaussures Repetto. L’incertitude autour de la possibilité offerte au repreneur de récupérer la marque Jourdan a pesé lourd dans la balance.
Basé en Floride, Omniscent, dirigé par Lucien Lallouz, associé à la famille Hilton, prévoyait de « relancer la fabrication du très haut de gamme » à Romans et du « moyenne gamme » chez un sous-traitant espagnol. Le 3 décembre, le tribunal de commerce avait accordé un délai supplémentaire de 15 jours à Omniscent pour confirmer son offre, délai durant lequel les 197 salariés de Jourdan avaient été mis en congés payés.
La société Charles Jourdan, qui accuse une dette de plus de 2 millions d’euros, avait été placée en redressement judiciaire le 12 septembre, et ce pour la troisième fois depuis 2003.
Le 30 novembre, le propriétaire de Charles Jourdan, Yannis Bilquez, avait été inculpé en Suisse, et placé en détention provisoire, soupçonné d’avoir détourné près de 20 millions de dollars. Yannis Bilquez avait placé la marque Charles Jourdan dans une structure suisse. Il comptait par la suite la vendre entre 10 et 20 millions d’euros, tout en reprenant la société mère au tribunal. La marque avait cependant été nantie en garantie de prêts pour 14 millions d’euros. L’homme d’affaires avait également cédé la marque Jourdan aux États-Unis pour 3 millions d’euros alors que toute cession d’actifs avait été interdite pendant deux ans.
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