Le Printemps (se) fait une place au soleil

Puisque c’est vendredi, puisque nous venons parler des Galeries, il est temps maintenant de s’occuper du Printemps. En effet l’enseigne voisine du boulevard Haussman a elle aussi marqué cette semaine l’actualité, en prouvant qu’elle savait elle aussi se réinventer. En se laissant racheter.

En 2006 PPR a cedé le Printemps à la famille Borletti, des financiers italiens fondateurs de la Rinascente et spécialistes des grands magasins. En détenant ainsi 30% des parts du Printemps, les Borletti ont ainsi repositionné l’enseigne en une véritable marque de luxe. Fini le bonheur des dames, il est désormais temps de faire le bonheur des hommes et des puissants. Et pour cela, reinvestir l’espace du printemps: les marques grand public sont reléguées aux rayons des supermarchés pour être remplacées par Baccarat, Vuitton, Dior, Gucci, Hermes, Prada, ou encore Rolex.

Les 70% restant du capital du Printemps viennent quant à eux d’être cédées par RREEF, un fonds financier de la Deutsch Bank, à un groupe Qatari. Quel association plus naturelle pour le Qatar, ce petit Etat fortuné, attiré avant tout par de prestigieuses marques de luxe et d’immobilier, et qui a déjà racheté en partie Harrods, le grand magasin emblématique des anglais.

Bref, ça valse beaucoup sur le boulevard Haussmann. Après 2006, les Galeries Lafayettes ont vu, encore une fois, leur tentative de racheter leur voisin echouer. Elles resteront le symbole de la mode, tandis que le Printemps restera le symbole du luxe, à la fois rivaux et complémentaires.

Le nouvel investisseur qatari permet ainsi aux Borletti d’entrer dans leur âge d’or. Pour le plaisir des touristes du monde entier, parfois bien avant celui des français.