Les européens sont en Chine, et pour s’implanter, mieux vaut se familiariser avec les traditions locales. Hermès va désormais plus loin et se renvoie elle même la balle. En effet, après avoir créé en 2010 sa propre marque chinoise, Shang Xia, l’entreprise française décide à son tour d’exporter ce nouveau savoir faire métissé hors de Chine, en le ramenant justement là ou tout a commencé.
La nouvelle boutique Shang Xia devrait donc ouvrir en septembre à Saint Germain des prés, à la place de l’ancien maroquinier Furla, et à deux pas d’un magasin Hermès ouvert en 2010. Shang Xia sera pour la première fois présente hors des frontières de Chine, dans un local de 70m2 décoré par Kengo Kuma, un architecte japonais. L’exercice est pour le moins interessant, même s’il ne semble pas sûr que ce dernier puisse pour l’instant ait donné des résultats très satsifaisants. Le démarrage de Shang Xia est un peu lent, même si le groupe Hermès croit en son avenir, sachant que d’ici quelques temps la Chine sera le premier marché de débouchés de l’industrie du luxe.
Mais si la stratégie Shang Xia peut être justifiée dans l’empire du milieu, que vient faire ce Hermès à la chinoise dans les rues de Paris? La Chine recherche dans le luxe le savoir faire à l’européenne. Les européens seront-ils réellement touchés, à leur tour, par cette touche d’orientalisme? Shang Xia va-t-il plutôt s’adresser au fidèles d’Hermès, ou va-t-il profiter d’une clientèle de luxe toujours plus hétéroclite, en provenance du Qatar ou de la Russie? Quels sont donc les tenants et les aboutissants du défi?
Shang Xia, le Hermès chinois, est donc attendu au tournant des rues de Saint Germain. Il reste en effet à savoir si Shang Xia connaitra par la suite le développement phénoménal qu’Hermès connait actuellement en Asie Orientale.