On a pu faire les éloges d’LVMH en littérature. Pas sûr que celle ci ne mérite également les félicitations en économie. L’AMF (Autorité des Marchés Financiers) surveille désormais LVMH de près. L’air de rien, LVMH aurait en effet préparé depuis 2006 un montage financier compliqué afin d’entrer au capital d’Hermès. Un vrai savoir faire de maîtrise et de précision digne d’une entreprise telle que LVMH, même si c’est maintenant de produits financiers que nous parlons. Et que les petites mains, que ce soit la banque Rotschild & Compagnie ou le cabinet d’avocat Bredin Prat, ont déjà un certain renom.
En 2001 et 2002, LVMH acquiert ses première participations chez Hermès, via ses filiales Luxembourgeoises et Hong-Kongaises Harmony Capital. Depuis 2006 LVMH a donc réussi à entrer au capital d’Hermès et dépasser progressivement les paliers de 5%, 10% et 15% sans rien avoir, pour autant, à déclarer à l’AMF. Elle prend donc tout le monde de cours, la famille propriétaire d’Hermes en premier, en annonçant en 2010 détenir 14%, puis 22% du capital d’Hermès.
L’AMF ouvre donc une enquête sur les agissements de LVMH vis à vis d’Hermès et penche plutôt vers l’idée qu’LVMH a avant tout cherché à prendre le contrôle d’Hermès. Avec préméditation, donc. De son côté Bernard Arnaud, le président de LVMH se défend en considérant cette opération comme un simple placement financier chez Hermès.
A suivre donc, puisque les conclusions de l’AMF quand à l’affaire LVMH/Hermès aura lieu le 31 mai.
Le luxe, associé au calme et à la volupté? Le XIXème siècle est déjà loin au vu des cibles et des marchés potentielles, à la lumière des prévisions qui sont plutôt bonnes à l’heure actuelle, nous baignons plutôt dans un monde de requins. Il faut dire que LVMH, au même titre que PPR futur Kering, figurent parmi les groupes de luxe prédominants qui font bien souvent, en matière de luxe, la pluie et le beau temps. Alors que des maisons comme Chanel et Hermès font de leur côté cavalier seuls, et que leurs résultats n’ont rien de désolant.