Chaque année, la fête musulmane de l’Aïd al-Adah regroupe des milliers de croyants. À cette occasion, un grand nombre d’animaux sont sacrifiés en souvenir du geste d’Abraham qui a accepté de sacrifier son fils Ismaël en signe de soumission à Dieu, avant que l’ange Gabriel ne lui propose à la dernière minute de sacrifier un animal alors qu’il était sur le point de tuer la chair de sa chair. C’est à l’occasion de cette fête que la salle d’exposition de Depok en Indonésie change un court instant d’articles à vendre en changeant les voitures d’occasion qui y sont exposées contre des bovins de luxe.
Certains riches croyants n’hésitent pas à faire des dépenses excessives lors de cette fête très importante pour montrer à leur Dieu ainsi qu’à la société leur attachement à leurs croyances. C’est ainsi qu’on peut voir des offrandes arborant les logos des plus grandes marques comme le double C de Chanel ou encore les LV de Louis Vuitton. Mais ce n’est pas tout.
En effet, les animaux sacrifiés lors de la fête peuvent avoir un prix dépassant de loin le prix d’une vache lambda. Comme l’explique la vendeuse, Desnia Yoshie, qui s’occupe de cette salle de vente : « elles sont les Lexus et les Mercedes dans le monde des bovins ». Et lorsqu’on feuillette le catalogue électronique disponible sur le site de la salle, on peut voir sans difficulté que si la plupart des vaches sont vendues entre 790 et 1.250 euros pièce, ce qui est énorme pour un pays où près de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour, les bovins de premier choix, les races croisées Santa Gertrudis et Brahman, peuvent coûter jusqu’à 25.000 euros pièce.
Après le sacrifice, une grande partie de cette nourriture sera distribuée aux plus démunis.