La classe Affaires a du plomb dans l’aile et risque bien d’y passer. Air France songerait en effet à supprimer la classe Affaires sur ses vols moyen-courriers, c’est-à -dire vers l’Europe. Crise oblige, les sièges avant des avions de la compagnie nationale restent vides. Les cadres voyageurs auraient-ils compris qu’ils payaient trop ? Prenons un exemple concret : un aller-retour entre Paris et Francfort coûte un peu moins de 1000 € en classe Affaires. En classe économique, dite Voyageur, le même voyage revient à un tout petit peu plus de 100 €, soit dix fois moins cher. Oui mais, me direz-vous, en classe Affaires, les prestations ne sont pas du tout les mêmes. Et bien si. Le siège : le même. La cabine Affaires n’est d’ailleurs séparée du peuple que par un rideau mobile. La seule différence : un repas de meilleure qualité. Sur un vol d’à peine une heure, c’est important. Bref, en supprimant sa fausse classe Affaires, Air France ne fait que mettre un terme à une supercherie.
En réalité, la suppression de la classe Affaires en Europe pose un seul véritable problème : ce que l’on appelle chez Air France la continuité de l’offre. Imaginez qu’un richissime allemand vivant à Francfort réserve un vol en Première pour se rendre à Los Angeles avec Air France. Coût de la facture : un peu moins de 10.000 €. Le vol transatlantique étant au départ de Paris, le passager devra emprunter un vol moyen-courrier pour s’y rendre. Et voyager au milieu du peuple quand on a payer 10.000 €, c’est dur. A 10h15 on vous demande à peine « Biscuit sucré ou salé ? » et à 13 heures c’est plutôt « Un peu plus de caviar avec votre Champagne ? ». De quoi dérouter tout riche qui se respecte.