Depuis le rachat en 2007 par Pallinghurst Resources de tous les droits sur la marque et les produits Fabergé, peu nombreux étaient ceux qui misaient sur une éventuelle renaissance du joaillier des tsars.
Disparu en 1917 avec la révolution bolchévique, Fabergé s’est définitivement éteint avec la mort à Genève en 1920 de celui qui contribua à donner ses lettres de noblesse à la marque, à Saint-Pétersbourg, et sa renommée mondiale, Carl Gustav Fabergé. Aujourd’hui, le phénix renaît de ses cendres, sans toutefois encore promettre de pondre des Å“ufs.
Pallinghurst n’a pas investi 1,25 milliard de dollars pour rien dans cette affaire. Le groupe d’investisseurs a bouclé son budget avec l’aide de la banque sud-africaine Investec et la famille Fabergé. Tatiana et Sarah Fabergé, les arrière-petites-filles de Carl Gustav, ont été engagées comme consultantes. Et un nouveau modèle a été élaboré.
Le siège social de Fabergé Ltd. a été placé à Genève, où se situe le seul magasin show-room, et l’ancien directeur d’Alfred Dunhill, Mark Dunhill, a été recruté à la barre. Les ventes seront assurées via le site internet de Fabergé conçu avec IBM. Une quinzaine de collaborateurs rompus à tous les aspects de la conciergerie feront le déplacement pour livrer partout dans le monde les pièces commandées, qui seront payées par virement bancaire.
Ce modèle presque 100% internet est inédit en joaillerie, surtout que les pièces proposées au catalogue dans la première collection de ce phénix qui renaît de ses cendres varient de tout de même 40’000$ à 7 millions de dollars.
Appelée « Les Fabuleuses de Fabergé », la collection se décline en 3 thèmes: les fleurs, les fables russes et l’art fauve. Avant de miser sur le succès ou l’échec de cette renaissance, il faut savoir que Fabergé est pour toute la Russie un symbole aussi puissant que notre Cartier ou que la seule évocation du nom Coco Chanel. Nombreux sont ceux qui investissent pour conserver le mythe intact et comptez bien voir les commandes affluer depuis la Russie et partout où un russe aura les moyens d’acquérir une partie de la légende. Et si aucune commande spéciale d’Å“uf n’a encore été enregistrée pour Pâques, il n’est pas impossible qu’un jour le joaillier, qui s’assure la collaboration de l’atelier Frédéric Zaavy, se décide à faire aussi revivre cette poule aux Å“ufs d’or imaginée par le tsar Alexandre III.
Fabergé via lemonde.fr