Surprise, oh surprise ! Il y a encore dans ce bas monde des personnes qui préfèrent la vie – la Vraie – à la gloire, Olivier Roellinger en est …
L’un des grands chefs français a décidé de faire fi de ses trois étoiles Michelin en vue d’entamer une « nouvelle vie ».
Il invoque pour ce faire des raisons personnelles, mais j’espère que de nos jours il n’est pas besoin d’argumenter pour être maître de son destin.
Les autres établissements du chef à Cancale – hôtel-restaurant, gîtes, bistrot marin, école de cuisine, biscuiterie, entrepôt des épices – vont continuer leur activité.
Pour Olivier Roellinger, gagner des étoiles ne signifie pas atteindre le 7ème ciel.
Son restaurant gastronomique de Cancale (Ille-et-Vilaine), réputé pour sa cuisine marine imprégnée d’épices rapportées d’horizons lointains, fermera définitivement le 15 décembre.
« Après vingt-six années de bonheur passées devant mes fourneaux, je rencontre une difficulté chaque jour plus grande d’assumer physiquement mes services quotidiens », a expliqué le maître cuisinier.
Olivier Roellinger avait obtenu sa première étoile Michelin en 1984, la deuxième en 1988 et la troisième en 2006. Il s’agit du quatrième chef triplement étoilé à « rendre » ses étoiles, après Joël Robuchon en 1996, Alain Senderens, en 2005 et Alain Westermann en 2006, qui ont tous ouvert depuis d’autres établissements.
« Je vais raconter et partager ma cuisine autrement et cela plus en accord désormais avec mon désir profond de transmettre », explique-t-il.
Si le métier de chef est difficile en soi physiquement, rappellons que Roellinger doit faire face aux séquelles de l’agression dont il a été victime en 1976. Il avait alors été laissé pour mort après avoir été battu à coups de barres de fer par cinq individus.
« J’avais 20 ans, je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie », dit-il, paraphrasant Paul Nizan. Il entreprend alors des études de chimie, puis décide d’ouvrir une maison d’hôte dans la demeure familiale.
Très vite s’impose le devoir de recréer les passions et les rêves de l’enfance. Sa détermination est alimentée par des voyages sur les traces de François Mahé de La Bourdonnais (gouverneur de l’île de France – Maurice – et de l’île Bourbon – la Réunion – de 1735 à 1747) et en suivant la route malouine des épices.