Etats-Unis : le secteur du luxe au bord de la déprime

DeprimeLa déprime après la crise du subprime ?

Les résultats décevants du joaillier Tiffany et ceux, mitigés, de plusieurs entreprises spécialisées dans le haut de gamme font craindre des vents contraires pour le marché du luxe aux Etats-Unis.

Selon l’association professionnelle ICSC, les chaînes de magasins spécialisées dans le luxe ont accusé un recul de 1,1% de leurs ventes en décembre sur un an, alors que ce secteur fait régulièrement mieux que tous les autres.

Signe des temps : comme nous l’évoquions dans un précédent article, le joaillier Tiffany a enregistré pendant la saison des fêtes aux Etats-Unis des ventes en baisse de 2% par rapport à l’année dernière. Pourtant la période était propice, car traditionnellement synonyme de pic d’activité.

Si certes la hausse du chiffre d’affaires observée dans la boutique de New York s’élève tout de même à 10 %, elle s’explique en grande partie par les dépenses des touristes étrangers, qui profitent de la faiblesse du dollar pour venir faire leurs emplettes aux Etats-Unis. Ce qui n’est pas fait pour rassurer …

Le PDG de Tiffany, Michael Kowalski, a admis un « ralentissement récent des dépenses », qui « reflète sans doute une attitude plus prudente de la part des consommateurs à propos de la direction que prendra l’économie à court terme ».

Ces résultats sont un sérieux avertissement pour l’ensemble du secteur du luxe, qui semblait jusqu’à présent voguer dans un monde sans nuage. Mais pire encore, la faiblesse observée sur ce type de marché pourrait bien être un signe de plus que l’économie s’achemine vers une récession.

La chaîne de grands magasins haut de gamme Saks a ainsi affiché une hausse de 0,8% seulement de ses ventes en décembre, en raison de « conditions économiques plus difficiles ». « Dans la lignée de la tendance observée au troisième trimestre, les consommateurs continuent de déplacer leurs dépenses sur les promotions », a souligné le groupe dans un communiqué. Son rival Nordstrom a accusé un recul des ventes de 4%.

Pour sa part, American Express a noté « des signes d’un affaiblissement de l’économie », qui se sont traduits en décembre par des dépenses moins importantes des porteurs de cartes et par une augmentation des retards de remboursement. Or, l’entreprise puise sa clientèle dans les ménages les plus aisés.

Le PDG du groupe, Kenneth Chenault, a souligné que les consommateurs s’étaient surtout montrés prudents dans des Etats comme la Californie et la Floride « et d’autres régions particulièrement affectées par le retournement du marché de l’immobilier ».

Source : AFP

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