Cà chauffe actuellement sur le dossier de la Mauritanie pour l’ensemble des tour-opérateurs. Il faut dire que les responsabilités en cas d’éventuels attentats sont aussi importantes que les sommes mises en jeu.
Trois tour-opérateurs français du tourisme d’aventure, Voyageurs du Monde, Allibert et Club Aventure, ont maintenu samedi leur décision de suspendre leurs départs vers la Mauritanie, se portant ainsi en totale opposition à la vingtaine d’autres voyagistes indépendants qui ont annoncé pour leur part maintenir la destination Mauritanie dans leur offre.
« Nous suspendons nos circuits dans le désert au moins jusqu’à fin janvier », a ainsi déclaré le PDG de Voyageurs du Monde, Jean-François Rial, évoquant une « mesure de précaution » dans un contexte « peu clair qui ne permet pas de juger de la sécurité en Mauritanie ».
« A partir du moment où il y a un doute, nous préférons suspendre les départs même si dans nos zones de trekking, le risque ne paraît pas important », a expliqué Xavier Descamps, directeur général de Club Aventure.
Pour rappel, un groupe de cinq ressortissants français s’était fait attaquer peu avant Noël près d’Aleg (250 km à l’est de Nouakchott) par un groupe d’hommes armés. Quatre des touristes, qui se déplaçaient seuls en 4X4, sans avoir eu recours à un tour-opérateur, ont été tués.
A la suite, les principaux tour-opérateurs français spécialisés dans le tourisme d’aventure, Voyageurs du Monde, Allibert et Club Aventure, avaient décidé de maintenir leurs circuits dans le désert mauritanien, malgré l’attaque contre des touristes.
« En l’absence d’avis défavorable du Quai d’Orsay, nous maintenons les départs, car nous considérons que l’attaque était un acte isolé« , avait alors déclaré Michel Vibert, directeur d’Allibert, à l’issue d’une réunion téléphonique des trois voyagistes. « Aleg est très loin de nos zones de trekking, à plus de 500 km. Il n’y a pas de risques particuliers dans les régions où nous allons, pas plus qu’avant, mais il n’y a pas de risque zéro« , avait observé M. Vibert. Les voyagistes français acheminent généralement leurs clients dans la région d’Atar, pour des circuits (trekking, randonnées chamelières, périples en 4X4) dans le massif de l’Adrar et le désert de Chinguetti dans le centre du pays (350 km à l’est de Nouakchott).
« Nos groupes se déplacent toujours avec des guides, des chameliers et des cuisiniers. Nous ne renforçons pas les mesures de sécurité, mais nous avons demandé à nos équipes locales d’être plus vigilantes », avait poursuivi M. Vibert. « L’incident a affecté des touristes isolés, qui ont organisé leur périple eux-mêmes, ce qui est fortement déconseillé, surtout dans des zones sahariennes et arides« , avait fait valoir Lionel Habasque, directeur général de Voyageurs du Monde. « Nous avons rassuré des clients inquiets qui nous ont appelés, mais il n’y a pas eu d’annulations« , avait-t-il ajouté.
Pour leur part, Point-Afrique Voyages et dix-sept tour-opérateurs partenaires ont décidé « après mûre réflexion, de maintenir la destination Mauritanie, mais de laisser le choix à tous nos clients », ont-ils réitéré dans un communiqué conjoint publié samedi. Outre Point-Afrique Voyages, il s’agit d’Hommes et Montagnes, Matins du Monde, Infinitude, Acabao, Chemins de Sable, L’Ami du Vent, Croq’Nature, Zig-Zag, Mauritanides, Dunes Sauvages, Sport Afrique, Point-Mulhouse, Mauritanie Aventure, Tamera, La Balaguère et Wuestenwandern.
Ils affirment ne pas comprendre « la prise de position » de la France qui a « fortement déconseillé » cette destination jeudi. Malgré l’avertissement du gouvernement et l’annulation du rallye Paris-Dakar, Point-Afrique maintient donc ses vols à destination d’Atar (nord de la Mauritanie) et sa programmation touristique.
Source : AFP
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