Mauritanie:près de 20 tour-opérateurs français maintiennent la destination

Photo_lg_mauritaniaPrès de vingt tour-opérateurs français ont décidé de maintenir leurs voyages en Mauritanie, dans un communiqué reçu samedi par l’AFP à Nouakchott, en affirmant ne pas comprendre « la prise de position » de la France qui a « fortement déconseillé » cette destination jeudi.

Un groupe de cinq ressortissants français s’était fait attaquer peu avant Noël près d’Aleg (250 km à l’est de Nouakchott) par un groupe d’hommes armés. Quatre des touristes, qui se déplaçaient seuls en 4X4, sans avoir eu recours à un tour-opérateur, ont été tués.

Point-Afrique Voyages, par ailleurs affréteur, et dix-sept des tour-opérateurs (TO) partenaires « décident, après mûre réflexion, de maintenir la destination Mauritanie, mais de laisser le choix à tous nos clients », déclarent-ils dans un communiqué conjoint.

« Nous ne comprenons pas la prise de position du gouvernement français, étant donné qu’aucun élément supplémentaire quant à l’insécurité en Mauritanie ne nous est parvenu », affirment-ils.

En outre, ajoutent-ils, l’Adrar mauritanien, principale destination touristique dans le nord de la Mauritanie, « est une zone où aucune exaction n’a pu être constatée, (et) nos partenaires mauritaniens nous rassurent quant au climat sur place et aux conditions sécuritaires ».

Fin décembre, les principaux tour-opérateurs français spécialisés dans le tourisme d’aventure, Voyageurs du Monde, Allibert et Club Aventure, avaient décidé de maintenir leurs circuits dans le désert mauritanien, malgré l’attaque contre les touristes.

Le 3 janvier, le porte-parole du gouvernement français Laurent Wauquiez, a annoncé que la France déconseillait « fortement » à ses ressortissants de se rendre en Mauritanie, dix jours après l’assassinat de quatre touristes français dans ce pays. Il avait précisé que l’appel était valable « pour tous les Français, y compris ceux qui font le rallye » Dakar, dont les organisateurs ont finalement annoncé vendredi l’annulation pour raison de sécurité.

Malgré cette recommandation du gouvernement français, « Point-Afrique, en qualité d’affréteur, maintient donc ses vols à destination d’Atar (nord de la Mauritanie), et en qualité de TO, avec ses (17) partenaires (…) maintient donc sa programmation touristique« , indiquent les tour-opérateurs.

Ils précisent que cette décision représentent pour eux « un choix éthique », « par solidarité » avec la Mauritanie. Le soutien à l’activité économique liée au tourisme dans le pays « Ã©vitera peut-être un no man’s land où tout deviendra possible », estiment-ils.

Selon des chiffres officiels, le tourisme en Mauritanie a connu un important développement cette dernière décennie, passant de 270 touristes en 1996 à plus de 80.000 en 2007. Le secteur rapporte au pays 8 milliards d’ouguiyas (environ 22 millions d’euros) annuels, soit l’équivalent de 3,5% de son budget pour 2008.

Un homme de « type maghrébin », interpellé le 28 décembre au Mali dans le cadre de l’enquête sur le meurtre des quatre touristes français en Mauritanie voisine, a été identifié comme un Algérien membre de l’ex-GSPC, selon des sources sécuritaires maliennes. Mais ce suspect « ne paraît pas directement lié à l’attaque contre les Français. Il ne s’agit pas de l’un des trois assassins présumés recherchés », a précisé une autre source proche de l’enquête.

L’homme, qui a été appréhendé à Douentza (centre-nord du Mali) en possession d’un pistolet automatique et d’une grenade, « est de nationalité algérienne », a déclaré une source sécuritaire sous couvert d’anonymat. « Il est dangereux. (…) C’est un membre actif de (l’ex-)GSPC » algérien, Groupe salafiste pour la prédication et le combat, rebaptisé depuis Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Baqmi), a ajouté cette source. Ces informations ont été confirmées à l’AFP par plusieurs autres sources sécuritaires.

Outre un pistolet automatique et une grenade, le suspect avait, au moment de son interpellation, un téléphone satellitaire et une carte d’identité malienne – fausse – au nom de Mohamed Ould Ahmed, ainsi qu’un passeport algérien au nom de Belkassim Zaïoudi.

Le Mali a annoncé avoir déployé le 25 décembre, lendemain de l’attaque contre les touristes français, un « important dispositif de sécurité » de long de sa frontière avec la Mauritanie (plus de 2.000 km) dans le cadre de la recherche des assaillants, en fuite. Plusieurs responsables mauritaniens avaient déclaré qu’ils avaient été localisés près de la frontière sénégalaise. Ils sont activement recherchés dans les trois pays.

Au total, neuf suspects ont été interpellés en Mauritanie dans le cadre de l’enquête. Les autorités mauritaniennes avaient évoqué d’abord la thèse d’un crime crapuleux, puis annoncé avoir identifié deux des trois assaillants comme étant proches du GSPC. Depuis, elles affirment ne plus écarter « les autres formes de criminalité transfrontalière », faisant notamment allusion, selon des experts, au trafic de drogue.

Source : AFP

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