PPR négocie la cession de YSL Beauté à L’Oréal

PPR et L’Oréal ont annoncé mercredi soir des discussions exclusives en vue de la vente par le groupe de François-Henri Pinault de sa division YSL Beauté au numéro un mondial des cosmétiques.

Dans des communiqués séparés, les deux groupes précisent que PPR conserverait la propriété des marques Yves Saint Laurent, Boucheron et Stella McCartney.

En novembre dernier, La lettre de l’Expansion écrivait : PPR « tient la corde pour la reprise de Clarins » via un rapprochement avec Yves Saint-Laurent Beauté, une opération qui devait alors « Ãªtre formalisée avant la fin du mois ».

Les titres YSL Beauté, y compris sa marque Roger & Gallet, seraient cédés sur la base d’une valeur d’entreprise (dette incluse) de 1,15 milliard d’euros, indiquent les deux groupes, en précisant que les discussions engagées font suite à une offre de L’Oréal.

Le P-DG de PPR, François-Henri Pinault, a déclaré qu’avec ce projet, sa filiale Gucci Group « choisit de doter YSL Beauté des moyens pour exploiter pleinement son potentiel de croissance et permet à la marque Yves Saint Laurent de bénéficier, dans le domaine de la beauté, d’une ambition à la hauteur de son rayonnement mondial ».

« Yves Saint Laurent est une marque mythique du luxe français, elle bénéficie d’un grand rayonnement international, et elle est très complémentaire de nos marques. Nous sommes convaincus que son intégration dans notre division des produits de luxe lui permettrait d’accélérer son développement », a indiqué pour sa part Jean-Paul Agon, directeur général de L’Oréal.

Outre la propriété des titres YSL Beauté et de Roger & Gallet, l’accord en négociation prévoit que L’Oréal exploiterait « sous forme de licence mondiale exclusive de très longue durée » les marques Yves Saint Laurent et Boucheron dans le domaine des parfums et cosmétiques. S’y ajouteraient le transfert à L’Oréal des licences dans le domaine des parfums et cosmétiques des marques Stella McCartney, Oscar de la Renta et Ermenegildo Zegna.

Selon les deux groupes, la transaction devrait être signée dans les prochaines semaines, après consultation des instances représentatives du personnel, et sera soumise à l’approbation des autorités de la concurrence.

Dans une interview accordée début janvier à Reuters, François-Henri Pinault avait déclaré que YSL Beauté disposait d’un « potentiel de développement organique », pour ajouter toutefois qu’une augmentation de sa taille pouvait passer aussi « par des mouvements de périmètre ».

Restructurée il y a deux ans, YSL Beauté a dégagé en 2006 une marge opérationnelle de 5,2% sur un chiffre d’affaires de 626 millions d’euros. Sa marge est montée à 7,2% au premier semestre 2007.

En juillet 2006, YSL Beauté avait présenté son projet de réorganisation de ses services et de ses activités industrielles aux comités d’entreprise de son site industriel de Bernay et de son siège de Neuilly sur Seine.
Le marché des parfums et des cosmétiques de luxe était alors caractérisé par une très faible croissance, par un environnement de plus en plus concurrentiel et une forte concentration des groupes cosmétiques comme de la distribution.

Dans ce contexte, YSL Beauté se devait – selon lui – d’être plus réactif, d’augmenter sa capacité d’innovation au plus près des besoins des marchés et de se doter d’une plus forte capacité d’investissement pour soutenir ses marques. Il devait également améliorer la compétitivité de sa production.

Le plan de relance présenté consistait à la fois à adapter l’ensemble des services du siège et à consolider les activités industrielles sur le site de Lassigny, dans l’Oise. S’agissant du site de Bernay, YSL Beauté avait reçu une offre de la part d’un industriel de son secteur d’activité pour une reprise du site et de 224 emplois orientés vers la production, soit les deux tiers des salariés.

Chantal Roos, alors Président d’YSL Beauté avait déclaré : « C’est une décision difficile mais indispensable pour assurer la pérennité de notre entreprise, nous donner les moyens de renforcer notre réactivité et de rivaliser avec les plus grands groupes de notre marché ».

Sources : Reuters, L’Expansion