PPR : Pinault se dit confiant dans la remontée du cours de l’action

Pinault300 François Pinault ne fanfaronne plus. Le patron de PPR qui « n’avait pas peur d’annoncer » au mois de janvier dernier tabler pour son groupe sur une croissance 2008 supérieure à celle prévue pour le marché mondial du luxe – qu’il anticipait alors à une valeur proche de 7% – s’est dit « confiant » lundi dans la remontée de l’action PPR.

Lors de l’assemblée générale annuelle, il a ainsi estimé que sa valeur actuelle ne reflète « en aucun cas la qualité » des actifs.

Pour mémoire, le cours de l’action PPR a dégringolé de près de 24% depuis le début de l’année, pour s’établir à 84,07 euros lundi, contre 110 euros le 31 décembre 2007 … tandis que le CAC 40 perdait tout de même parallèlement 14% sur la même période.

Face à ce contexte quelque peu difficle, François Pinault s’est dit “confiant dans la capacité de son groupe à apprécier son titre ». Selon lui, la baisse « sensible » du titre se justifie par des anticipations macro-économiques « qui pénalisent simultanément » tant l’activité distribution du groupe (Fnac, Redcats, Conforama) que celle de luxe (Gucci Group).

« D’un côté la consommation des ménages ralentit en Europe de l’ouest et aux Etats-Unis et +impacte+ donc les activités grand public du groupe. De l’autre, le dynamisme du secteur de luxe est nuancé par la crise financière internationale », a-t-il plaidé.

« Pour ces deux raisons, l’évolution de notre cours de Bourse est déconnectée de la réalité de nos performances financières et commerciales. Elle ne reflète en aucun cas la qualité de nos actifs », a estimé M. Pinault.

« L’activité du premier trimestre, qui n’est jamais représentative de l’année entière, n’a certes pas convaincu les investisseurs à revenir sur nos actifs, mais je reste extrêmement confiant sur les perspectives de notre groupe tant sur les performances opérationnelles que sur son cours de Bourse », a insisté M. Pinault.

PPR a réalisé un chiffre d’affaires de 4,9 milliards d’euros au premier trimestre, en hausse de 20% sur un an. A périmètre et taux de change comparables, la progression est de 4%.

Le 9 janvier dernier, le groupe PPR faisait savoir qu’il misait sur une progression « significative » de ses résultats en 2007, se disant confiant pour 2008, malgré le ralentissement de la croissance américaine.

Réaliste, visionnaire ou utopiste François Pinault ? m’étais-je interrogée, alors que face à la flambée de l’euro par rapport au dollar, la plupart des groupes de luxe européens craignent désormais que leurs perspectives de croissance ne soient freinées par un tel phénomène. Certains experts estimant même que les maisons pourraient avoir recours à la délocalisation.

« En 2008, nous améliorerons encore nos performances », avait assuré le patron du groupe de distribution et de luxe. « Le ralentissement de l’économie américaine aura un impact, mais qui ne remet pas en cause les perspectives d’amélioration des performances du groupe » avait-il martelé, s’attendant même pour 2008 à une surperformance du groupe dans le secteur du luxe.  »

Se voulant désormais rassurant, M. Pinault a également indiqué le début d’année « laisse augurer de performances positives, tant en terme de croissance que de rentabilité » pour la Fnac, première activité de PPR. Le conglomérat CFAO, deuxième activité du groupe devrait “encore enregistrer une performance sensible par rapport à 2007″, si l’on en croit M. Pinault.

La branche luxe (Gucci Group) évolue quant à elle dans un marché toujours « porteur », soutenu par les pays émergents et plus particulièrement la région Asie-Pacifique, a-t-il encore indiqué. PPR avait pourtant surpris les analystes financiers lors de la publication de son chiffre d’affaires du premier trimestre en avril en annonçant une baisse des ventes de 3% chez Gucci, principale marque de la branche luxe.

En février dernier, son concurrent Bernard Arnault, annonçait quant à lui que le leader mondial du luxe LVMH pourra (et non pourrait !!) « tout à fait gérer » les conséquences d’une éventuelle récession américaine si celle-ci est « relativement limitée » et « de faible ou moyenne ampleur ».

Ce serait « tout à fait gérable », et « n’entraînerait pas de conséquence majeure » sur l’évolution du groupe, qui a crû régulièrement au cours de ces cinq dernières années, avait estimé M. Arnault lors de la conférence de présentation des résultats annuels de LVMH.

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