Rien ne va plus chez Porsche. Il y a deux semaines, le célèbre constructeur avait déjà dû renoncer, lors d’une réunion de crise, à son projet de prendre le contrôle total de Volkswagen, et se contenter d’une fusion avec le premier constructeur européen. Hier, VW a interrompu ses négociations avec le constructeur de voitures de luxe de Stuttgart, en raison de l’attitude peu constructive de ce dernier. Porsche dément, mais a confirmé qu’une réunion commune prévue lundi a bien été annulée. «D’autres rendez-vous sont prévus» , a précisé Porsche, sans donner la moindre date. «Faux» , rétorque Volkswagen.
Une situation qui ne fait que renforcer l’inquiétude chez Porsche. Quelque 6 500 employés de Porsche ont manifesté dans les usines du groupe contre le patron de l’automobile le plus puissant d’Europe : le redoutable Ferdinand Piëch, à la fois héritier de la dynastie Porsche et l’un des principaux actionnaires du groupe éponyme, mais aussi président du conseil de surveillance de Volkswagen. Les employés de Porsche craignent un rachat par Volkswagen et la perte d’indépendance de leur groupe.
Selon les analystes, Porsche aura pourtant du mal à obtenir de nouvelles lignes de crédit auprès des banques. Si le constructeur de la 911 se retrouve vraiment en difficulté, Volkswagen pourrait alors lui imposer de se vendre. Une telle opération permettrait à Piëch et Martin Winterkorn, patron opérationnel du groupe VW, de gouverner le nouvel ensemble, alors que le schéma initial consacre Wendelin Wiedeking, actuel patron de Porsche. Le bras de fer est à son comble.
Source : Figaro