Le destin a souvent marqué la vie des plus grands génies créatifs. Le talent de certains n’a été reconnu qu’après leur mort, d’autres sont montés très haut, ont vu la vie tout leur offrir avant de tout leur reprendre. C’est le cas de Paul Poiret, couturier fabuleux, qui libéra la femme de son corset et contribua ainsi à son émancipation. Il fut aussi l’auteur de fêtes somptueuses, d’ouvrages splendides et, bien sûr, de vêtements de rêve. Pourtant, il mourut oublié et dans la misère en 1944…
C’est le Metropolitan Museum de New-York qui le consacre à nouveau « Roi de la mode » (comme il s’était auto-désigné le premier). Dans une exposition qui vient de s’ouvrir et qui dure jusqu’au 5 août, les relations entre l’Å“uvre de Poiret et les grands courants artistiques sont mises en évidence.
« La signification historique et l’influence du travail de Poiret sont à couper le souffle et se ressentent encore dans la mode aujourd’hui. » a déclaré Harold Koda, le Conservateur de l’Institut du Costume du Musée Métropolitain. Il fut le premier à travailler ses modèles sur le corps féminin directement pour explorer la richesse potentiel des drapés et des jeux de tissus, le premier aussi à prévoir la mode orientaliste qui marqua le début du 20ème siècle, le premier encore à proposer des jupes-culottes et des jupes entravées.
Cette exposition a pu être réalisée grâce au concours de Balenciaga et, en particulier, de son directeur artistique, Nicolas Ghesquière qui est l’un des plus grands fans du couturier.
A noter que le rôle de Denise Poiret, épouse et muse de Paul, est aussi mis en valeur. Bien loin d’être une femme effacée, elle fut sa meilleure ambassadrice.
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