Après les rubis, c’est au tour de la télévision satellite à être retenue par la junte birmane pour alimenter les caisses de l’Etat.
Ainsi une hausse plus que substantielle de la redevance annuelle sur les paraboles de télévision par satellite vient d’être décrétée en Birmanie, faisant de ce moyen de communication fort redouté du pouvoir … un véritable luxe !
Au delà des rentrées fiscales, la mesure est apparemment destinée à limiter l’accès aux chaînes d’information étrangères qui ont critiqué la répression des manifestations pro-démocratie en septembre.
Jugez plutot : l’espace d’une mesure gouvernementale, le tarif passe de 6.000 kyats (3,50 euros) à un million de kyats (670 euros), une somme inabordable pour la plupart des Birmans, équivalente à environ trois fois le salaire annuel des enseignants dans les écoles publiques.
L’accès aux télévisions étrangères coûte ainsi 166 fois plus cher qu’auparavant.
La junte birmane n’a même pas prix la peine d’annoncer la mesure, les habitants l’ont découverte en allant renouveler leur licence mercredi. Selon les bureaux de poste, en charge du renouvellement des licences, les propriétaires de paraboles ont jusqu’au 30 janvier pour s’acquitter de la nouvelle taxe, après quoi ils devront verser une amende de 3.000 kyats (2 euros) pour effectuer cette formalité.
De nombreux habitants soulignent qu’ils seront contraints de renoncer à la télévision par satellite alors que d’autres se disent prêts à braver les amendes et à garder clandestinement leur antenne parabolique.
Durant la répression brutale des manifestations pro-démocratie de septembre dernier, des chaînes d’information étrangères comme la Voix démocratique de la Birmanie, basée en Norvège, constituaient la principale source d’information des Birmans. La liberté d’information : un nouveau luxe ?
Sources : RFI, AP
A lire également :
. Vers une pénurie de rubis suite au boycott des pierres de Birmanie