Les craintes de plus en plus tenaces de voir roder le spectre d’une récession secouent le marché des automobiles de collection aux Etats-Unis.
Seuls les produits les plus rares devraient continuer à prendre de la valeur, tandis que les spéculateurs pourraient bien essuyer de sérieux revers. Un retour à la “raison†: nouvelle conséquence de la crise des subprime ?
Alors que plus de 1.100 voitures d’exception devaient changer de mains lors des enchères Barrett-Jackson à Scottsdale en Arizona, lesquelles se terminent ce week-end, les résultats pourraient être très loin de ceux escomptés. Les chiffres sont d’autant plus attendus qu’ils seront un bon reflet de la situation économique maéricaine.
« Si les enchères se cassent la figure, la réponse sera évidente. Si elles se comportent bien, il faudra essayer de comprendre ce qui soutient ce marché alors que le reste de l’économie semble faible », note Tom duPont, président du « duPont Registry », journal spécialisé dans les annonces de voitures de luxe.
Pour rappel, en 2007, ces enchères ont réalisé 112 millions de dollars de chiffre d’affaires.
« Le marché reste très bon pour les meilleures voitures. Il y a peu d’offre, beaucoup de demande », estiment les spécialistes. Selon eux, “les gens vraiment riches ne sont pas affectés par les problèmes de l’économie, ils ont beaucoup d’argent et veulent le meilleur. Ces voitures sont très demandées et leur valeur croît toujours ». Ils prennent ainsi comme exemple les Ferrari des années 1960 ou des marques américaines Packard et Duesenberg de la décennie 1930.
En revanche, les « muscle cars », voitures américaines aux gros moteurs produites dans les années précédant le choc pétrolier de 1973 et dont la hausse des prix a été alimentée par des « baby-boomers » nouvellement retraités, risquent de souffrir. A l’exception des tout meilleurs produits, le marché des « muscle cars » est tombé de 30 à 50%, selon les spécialistes qui saluent toutefois ce qu’il considère comme un assainissement.
Comme toujours, il existe quelques exceptions, comme les Ford Mustang Shelby de la fin des années 1960, très demandées et cotées plus de 100.000 dollars.
Autre phénomène : la faiblesse du dollar rend les voitures du marché américain très attrayantes pour les acheteurs européens et du Moyen-Orient. Des clients qui comptent également : les Russes.
« Il existe beaucoup de Russes qui possèdent énormément d’argent, et leur culture reflète celle des Etats-Unis » : ils « aiment beaucoup la frime, les Mercedes et les Corvette », coupés sportifs de l’Américain Chevrolet, précise un vendeur présent sur ce marché.
En revanche, le réveil économique de la Chine ne se semble pas encore se traduire par un appétit en véhicules de collection.
Source : AFP