Sotheby’s France pour une réforme du marché de l’art

Sothebysinternational Le PDG de Sotheby’s France Guillaume Cerutti estime que la France a reculé sur le marché de l’art mondial. Argument invoqué : Paris « ne lutte pas à armes égales avec ses grands concurrents sur le plan des réglementations et de la fiscalité ».

Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, M. Cerutti va encore plus loin : « la priorité est de sortir notre réglementation d’un certain archaïsme », écrit-il. Des propos comme ceux-là, en tout cas, çà décoiffe !

Trois libertés – selon lui – doivent reconnues aux sociétés d’enchères françaises: « pouvoir proposer des minimas garantis à leurs clients vendeurs, pouvoir ponctuellement acheter et revendre elles-mêmes des oeuvres d’art et enfin être autorisées à organiser des ventes privées ».

Le PDG de Sotheby’s France ajoute que « l’amélioration de la fiscalité du marché de l’art constitue le deuxième grand chantier ». Selon lui, « la taxe à l’importation qui frappe les oeuvres provenant de pays tiers à l’espace communautaire et le droit de suite qui bénéficie aux artistes (et en France à leurs descendants) défavorisent incontestablement les marchés de l’art européens ». Guillaume Cerutti rappelle par ailleurs que la « position de Paris s’est considérablement affaiblie depuis quelques décennies, notamment pour les ventes des oeuvres les plus importantes ».

Ainsi, d’après ses chiffres, la France ne « pèse » plus désormais que 7 % du marché mondial des ventes d’oeuvres d’une valeur supérieure à 100 000 euros. Le taux est même tombé à 2 % en ce qui concerne les oeuvres d’une valeur supérieure à 1 million d’euros. Cerutti estime que depuis près de vingt ans, la France était « complètement sevrée de ventes d’oeuvres d’art de valeur supérieure à 10 millions ». « Notre pays est ainsi resté à l’écart du formidable développement que les ventes d’oeuvres d’art ont connu ces dernières années. Triste constat si l’on se souvient qu’il y a cinquante ans la France était le premier marché de l’art au monde », plaide-t-il enfin.

La ministre de la Culture Christine Albanel a lancé fin septembre une réflexion concernant un « plan de renouveau » pour le marché de l’art en France. La ministre avait évoqué alors plusieurs pistes de travail, axées notamment sur la fiscalité ou des prêts sans intérêt pour l’achat d’un premier tableau, la création d’un statut fiscal spécifique pour favoriser l’installation en France d’artistes étrangers ou encore aider les maisons de vente et les galeries à se moderniser et à s’exporter, en ouvrant des bureaux de représentation à l’étranger.

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