Lundi 14 janvier, quatre hommes armés ont investi, le seul hôtel de luxe de la ville de Kaboul, dénommé le Serena et propriété de l’Aga Khan.
Six personnes ont été tuées, dont un journaliste norvégien, Carsten Thomassen, qui accompagnait le chef de la diplomatie d’Oslo, Jonas Gahr Stoere, en visite en Afghanistan.
Peu après l’attaque, un porte-parole taliban, Zabiullah Mujahid, a appelé les agences de presse pour la revendiquer, précisant que quatre militants munis de ceintures d’explosifs avaient attaqué l’hôtel – l’un avait fait explosé sa ceinture alors que les trois autres avaient lancé des grenades et ouvert le feu avec leurs fusils d’assaut.
L’attaque s’est produite au moment où l’ambassade de Norvège commençait une réunion des donateurs organisée pour la visite du ministre des affaires étrangères norvégien.
Situé derrière la présidence afghane, en plein centre-ville, l’hôtel Serena dont un des objectifs était « initialement » de symboliser un semblant de retour à la normale dans la capitale afghane, bénéficie normalement d’une très haute sécurité.
Deux lourdes portes d’accès sur la rue sont contrôlées en permanence par des hommes armés qui fouillent tous les véhicules entrant dans l’hôtel et interrogent les occupants. Le périmètre de l’établissement est aussi gardé et sa proximité avec la présidence et plusieurs ministères fait que la zone est très surveillée. En s’attaquant au seul hôtel de luxe de la ville, alors qu’un ministre étranger y séjourne, les assaillants soulignent que personne n’est à l’abri d’ une attaque dans Kaboul.
C’est en novembre 2005 que le président Hamid Karzaï avait inauguré le premier cinq étoiles du pays, le Kabul Serena, reconstruit et géré par la Fondation philanthropique de l’Aga Khan, chef spirituel des 20 millions de musulmans ismaéliens de la planète.
Le Serena compte 177 chambres qui se louaient en 2005 entre 250 dollars et 1.015 dollars la nuit, une véritable fortune dans un pays où le salaire moyen d’un fonctionnaire est de 50 dollars…
Pour l’Aga Khan, cet hôtel pour hommes d’affaires fortunés est un atout pour la croissance: « un hôtel cinq étoiles à Kaboul vise à aider l’économie nationale (…) pour permettre d’héberger un grand nombre de personnes qui auront un impact majeur sur l’économie », précisait-il lors de son ouverture.