Pour fêter les 40 ans de mai 68, le joaillier Dinh Van réédite son célèbre bijou pavé.
A l’époque, Jean Dinh Van choisit de s’approprier ce symbole fort de la contestation étudiante, pour en faire une création qui exprime l’idéal de liberté qui règne alors.
Un bijou moderne et sublime qui ressort aujourd’hui pour rappeler les grandes manifestations de mai 68.
Jean Dinh Van entre dans les années 1950, aux Arts-Déco pour étudier le dessin, puis intègre la maison Cartier où il apprendra son métier. Après dix années passées à confectionner « les bijoux de la duchesse de Windsor » – c’est ainsi qu’il désigne les pièces précieuses et scintillantes de Cartier, Jean Dinh Van choisit de s’installer à son compte en 1965. A cette époque, le carcan artistique se libère. La révolution des idées est en marche.
Homme résolument en accord avec son temps, le joaillier souhaite alors démocratiser la joaillerie, dans le sens noble du terme : fabriquer des bijoux pour tous, tout en respectant les critères de qualité de la profession.
Ses pièces sont donc distribuées dans un premier temps au Drugstore Publicis, loin de la place Vendôme. Par anticonformisme ou par ouverture d’esprit – un trait de caractère semble-t-il lié à ses origines métissées, franco-vietnamiennes – Jean Dinh Van cherche à se distinguer.
En 1968, il s’empare du pavé, symbole du mouvement contestataire, pour en faire une bague dans laquelle il mêle creux et pleins, formes rondes et carrées. Quarante ans plus tard, en souvenir de ces événements, Dinh Van réédite cette pièce.
« Un artiste, c’est quelqu’un qui fait le filtre de la société, s’en inspire et la sublime en un objet », déclare-t-il.