Reprise de Charles Jourdan : décision le 6 mars

Charles_jourdanToujours l’incertitude pour les salariés du célèbre chausseur de luxe Charles Jourdan.

Le juge du tribunal de commerce de Romans-sur-Isère, dans la Drôme a examiné vendredi les projets des quatre repreneurs potentiels de la société, placée en liquidation judiciaire fin décembre.

Sa décision devra être rendue le 6 mars prochain.

Charles Jourdan a connu trois redressements judiciaires en cinq ans, dont le dernier, le 17 décembre, s’est soldé par la liquidation de l’entreprise et le licenciement de ses 197 salariés.

« Le juge attend des propositions qui soient techniquement plus recevables et des prix qui remontent un peu suivant les offres », a déclaré le liquidateur judiciaire, Me Christophe Roumezi. « On est en valeur liquidative et la loi prévoit la vente des actifs au plus offrant, mais le projet industriel qui aura une incidence sociale peut emporter sa décision », a-t-il ajouté.

« Le souhait des pouvoirs publics comme du mandataire judiciaire est de voir aboutir un projet de reprise industrielle globale, et d’éviter toute vente parcellisée des actifs », a indiqué pour sa part début février Hervé Novelli.

Le secrétaire d’Etat aux Entreprises avait alors précisé avoir reçu personnellement plusieurs industriels français et étrangers, candidats sérieux à une éventuelle reprise des actifs. Lesquels se composent des stocks, machines et matériel, des dix magasins français et de la marque, et ce uniquement sur territoire français, puisqu’elle appartient pour l’Amérique du Nord au groupe BBC International Ltd et pour le reste du monde à la société suisse Charles Jourdan, dont les parts sont actuellement sous séquestre. L’usine, propriété de la communauté de communes du Pays de Romans, ne fait pas partie non plus des actifs en vente.

Aux yeux des candidats intéressés, la réintégration de la marque logée dans la société suisse ne constitue pas un préalable à la reprise, avait noté Hervé Novelli. Pour rappel, ce point avait fait échouer les projets de reprise par Repetto ainsi que celui de l’américain Omniscent avant la liquidation. Or, à court terme, cette réintégration n’est absolument pas envisageable, selon les autorités suisses sollicitées par la Chancellerie française, en raison de l’imbroglio judiciaire entourant la société suisse.

Sur les sept repreneurs qui s’étaient faits connaître au départ, quatre demeurent encore en lice. Finzurich, un fonds d’investissements basé au Costa Rica prévoit le rachat de l’ensemble des actifs du groupe, un investissement de 15 millions d’euros et la reprise de 130 salariés.

Un fabricant de chaussures romanais, Yann-Bastien Productions, associé à une société d’exploitation de licences et à un réseau de distribution, prévoit quant à lui le rachat de l’outil de production pour en faire une plate-forme de sous-traitance. Il entend reprendre 55 salariés mais ne précise pas le montant de l’investissement qu’il est prêt à effectuer.

Sacma, une entreprise d’agencement de magasins de Saint-Etienne, propose la remise en route de la production, la reprise de 62 personnes, pour un investissement non communiqué.

Enfin, un syndicaliste FO, Gérard Clément, associé à une ancienne salariée de Jourdan propose de faire redémarrer l’entreprise grâce notamment à une souscription publique. Ils affirment avoir déjà réuni 60.000 euros en promesses de souscription.

Le projet développé par trois associés réunis autour de Jean-Marc Liduena, et qui s’appuyait sur un plan de relance triennal avec la création de quatre-vingts à quatre-vingt-dix emplois, vient quant à lui de se retirer de la course.

Invités par le tribunal de commerce de Romans à revoir la valorisation des actifs à la hausse – l’offre a été considérée comme trop faible en la matière -, les partenaires de ce projet estiment avoir « entrepris tous les efforts nécessaires pour re-bâtir un nouveau projet et business plan susceptibles d’emporter la confiance et la décision du tribunal du 29 février ». Mais « au vu de la courses aux enchères pour le rachat d’actifs dans laquelle nous ne souhaitions pas être embarqués par le tribunal de commerce, nous nous voyons contraints de retirer notre projet de relance » ont-ils expliqué dans un communiqué.

A ce jour, seuls 6 salariés ont retrouvé un emploi à ce jour grâce à la plate-forme cuir et reclassement.

Sources : AFP, Les Echos

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