Effet boomerang du très controversé parcours parisien de la flamme olympique : le leader mondial du luxe LVMH a décidé de repousser un rallye de voitures de collection qu’il devait organiser fin mai en Chine.
Compte-tenu du contexte politique tendu entre le gouvernement chinois et les autorités françaises, le groupe de Bernard Arnault est d’ores et déjà la cible d’appels au boycott.
La prochaine édition de cette fabuleuse course d’automobiles anciennes qu’est « Louis Vuitton Classic China Run » devait avoir lieu du 23 mai au 2 juin 2008. Cependant, « toutes les conditions ne sont pas réunies pour qu’il se déroule selon le calendrier initial », a déclaré un porte-parole. « Louis Vuitton a donc décidé de le reporter à une date ultérieure après en avoir parlé aux autorités du Sichuan et du Yunnan », provinces chinoises que le rallye devait traverser.
Outre Louis Vuitton, il a pour sponsor la maison de champagne Moët et Chandon, autre marque phare du groupe LVMH.
Il n’a pas été précisé à quelle date le rallye pourrait être reporté, le Wall Street Journal avançant quant à lui la date de 2009 ou 2010.
Les participants originaires de 15 pays devaient débuter leur périple dans le sud-ouest de la Chine, à Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, pour atteindre Kunming, la capitale du Yunan. Le tracé incluait une variété de conditions routières, dont une première partie très montagneuse élevant les pilotes à 3400 mètres d’altitude.
Malgré la difficulté du parcours et la valeur des voitures de collection – estimée à une somme d’environ 90 millions d’euros – sur 200 collectionneurs, 120 ont répondu positivement à l’invitation. Les organisateurs, qui avaient limité le nombre de participants à 45, ont dû faire un tri afin que le plus de marques et d’époques soient représentées.
Parmi l’éventail sélectionné, on compte 12 Ferrari, huit Bentley et une voiture chinoise de 1966 dont la fonction était de transporter les hauts dignitaires du régime. Les voitures sont classées en sept catégories: l’époque des héros de 1903 à 1933, les roadsters anglais des années 20 et 30, les berlines de luxe de 1914 à 1966, les voitures sport des années 30, les GT des années 50 et 60, les Ferrari 250 GT, GTO et 275 GTB et les machines de course des années 50 et 60.
Mais des internautes chinois ont appelé ces derniers jours au boycott des marques du groupe de luxe, qu’ils accusent de soutenir la cause tibétaine après le passage mouvementé de la flamme olympique à Paris le 7 avril.
Dans un entretien au Figaro mi-avril, le PDG de LVMH, Bernard Arnault, avait réfuté « catégoriquement les allégations » de ces sites. « La volonté du groupe a toujours été, et demeure, de ne s’impliquer dans aucune cause religieuse ou politique », avait-il souligné, estimant par ailleurs que les conséquences de ces appels au boycott seraient pour LVMH « très limitées ».
Dommage, pour les participants la politique est omni- présenteet gâche beaucoup de chose