Le squelette d’un tricératops vendu à l’amiable à un américain

TriceraptosLes jours se suivent mais ne se ressemblent pas.

Alors que le squelette de tricératops n’avait pu trouver acquéreur mercredi aux enchères tenues à Paris par la maison Christie’s, il a pu en fin trouver preneur.

Un collectionneur américain a en effet acquis jeudi les « vestiges »  du précieux dinosaure, pour une somme de 592.250 euros.

Mercredi, le squelette mesurant de 7,5 mètres de long et dont 70% des os étaient authentiques, n’avait pas atteint le prix de réserve de 500.000 euros.

Christie’s avait cependant annoncé que des acheteurs potentiels s’étaient ensuite manifestés pour une vente à l’amiable, laquelle demeure possible durant les quinze jours qui suivent la mise aux enchères, selon la législation française.

La vente d’objets d’histoire naturelle et de mobilier a totalisé 3 millions d’euros, a précisé Christie’s. La section d’histoire naturelle, dont la pièce maîtresse était le « Triceratops horridus », âgé entre 65 et 67 millions d’années, a atteint à elle seule 2,1 millions, avec 11 records du monde.

Un crâne de tigre à dent de sabre, acheté par un collectionneur européen, a notamment atteint 86.250 euros, soit un record pour ce type d’ossement. Un crâne de mammouth a atteint un record lui aussi, à 77.050 euros.

La plupart des pièces avaient trouvé un acquéreur dès mercredi, dont des ammonites, ces coquilles de mollusques très anciens (700 à 7.500 euros), un homard (1.000 euros), un crabe (3.800 euros) ou des oeufs d’Aepyornis maximus, oiseau vivant avant le XVIIe siècle à Madagascar, dont l’un, acheté par un collectionneur américain a atteint un record mondial à 84.250 euros.

Il y a un an, également chez Christie’s à Paris, un squelette de mammouth de Sibérie avait été vendu aux enchères à Paris pour 260.000 euros à Paris.

Cette vente avait provoqué quelques remous parmi les spécialistes, craignant que ce type d’enchères ne constitue un frein au progrès scientifique. Selon eux, des pièces majeures peuvent toujours faire partie des lots.

Ainsi, le paléoanthropologue Martin Pickford, du Collège de France, trouve ce commerce « totalement inacceptable » car, selon lui, « il encourage les gens à abîmer » un patrimoine scientifique. « L’appât du gain », déplore le chercheur, « les pousse à prélever des fossiles sans se soucier le moins du monde de leur contexte géologique et à effacer ainsi de précieuses informations complémentaires. En revanche, ceux qui contribuent à une découverte importante devraient toujours être récompensés », précise-t-il.

En tout état de cause, ces objets génèrent un véritable marché, surtout aux Etats-Unis et au Japon, dans des foires ou des salles de ventes. En France, où le marché démarre à peine, un squelette de mammouth a été adjugé 180.000 euros en juin 2006 et un crâne de spinosaure 98.000 euros en 2005.

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