Davidoff: comment bien tailler (ou plutôt sculpter) une pipe

Le vrai maître-artisan de la fabrication de pipe s’appelle un Maître Pipier. Il est connaisseur de la bruyère, de la racine dont le bois à lui seul est célèbre dans le monde entier comme matière première pour la fabrication des pipes. Ce bois issu de la souche de la racine de la bruyère arborescente nommée aussi «erica arborea», est le seul bois au monde à faire preuve d’une extrême résistance aux hautes températures.

Davidoff produit depuis plus de trente ans une variété de pipes de choix dans 14 formes classiques et trois modèles: brun clair naturel, rouge brillant ou mat et sablée noire. La fabrication de ces précieuses pièces est un processus de longue haleine et sophistiqué à la fin duquel naît au premier abord une «simple» pipe, mais en réalité il s’agit d’un chef-d’oeuvre. «La fabrication d’une pipe Davidoff représente un processus qui n’est exécuté que par les meilleurs fabricants de pipes européens, lesquels y apportent le plus grand soin et un grand amour du détail», assure Edith Thöni, Directrice du magasin Davidoff à Bâle. Le bois de la bruyère arborescente méditerranéenne est une vraie rareté.

Seul le meilleur bois de bruyère est utilisé pour la fabrication des pipes Davidoff. Il doit être stocké quelques années afin d’absorber le reste d’humidité existant. Cette opération est déterminante car elle confère le caractère précieux de la pipe une fois finie.

• Sculpter une pipe: un travail de longue haleine

Le Maître Pipier procède à environ quarante étapes dans la fabrication d’une pipe. Avant de commencer à la manufacture, il doit en premier lieu faire bouillir les ébauchons, ensuite les laisser refroidir entièrement et enfin les faire sécher. Le respect strict de cet ordre de procédure est particulièrement important pour la résistance et la qualité des pipes, sinon la pipe ne pourrait pas être fumée «à sec» si elle absorbait de l’humidité plus tard. Cependant avant que les ébauchons finis soient prêts pour la fabrication des pipes, ils sont stockés pendant au moins trois ans. Au cours de la fabrication effective des pipes, la tête de la pipe traverse environ vingt étapes de travail dont quinze sont aujourd’hui effectuées à la main et cinq uniquement à la machine. Suivant la madrure, la taille et la forme de l’ébauchon, le Maître Pipier façonnera un fourneau de pipe plus ou moins gros. Il tourne ensuite les ébauchons sur une rectifieuse jusqu’à ce que la forme du fourneau de pipe souhaitée se distingue. Ensuite, la tige sera façonnée et les angles restants polis. Une autre phase difficile de la production est le perçage du fourneau et de la tige dont l’exactitude et la précision à la fin seront décisives pour le tirage de la pipe.

Après le perçage a lieu soit le vernissage soit le sablage. Si on vernit le fourneau, les différentes madrures du bois demeurent apparentes: les lignes régulières, droites ou verticales sont appelées les «Straight Grain». En revanche, les points ovales rappelant les yeux d’oiseaux sont appelés les «Bird’s Eye». Lors du sablage, les parties molles du bois seront éliminées de la pipe. Il ne reste ensuite qu’une madrure poreuse avec une structure de surface plus ou moins marquée suivant la durée du traitement par sablage. Pour finir, le Maître Pipier s’occupe de l’embout de la pipe appelé aussi tuyau et l’adapte suivant la forme et la taille du fourneau. Seuls des embouts en acrylique fabriqués à la main sont utilisés pour les pipes Davidoff. Contrairement au caoutchouc Para, ce matériau ne se décolore pas et n’absorbe pas l’humidité. La boucle de la longue chaîne de fabrication est fermée par le polissage qui ajoute la dernière touche à la brillance et l’élégance des pipes Davidoff. Il en résulte à la fin un précieux joyau exempt de mastic et une pièce unique du fait de sa madrure sans pareil qui réjouira certainement longtemps son propriétaire.