(Image via qype.fr) Nous vivons dans un drôle de monde, un monde qui favorise l’inculture à tous les étages. Imaginez la scène. Des ouvriers s’amusent devant un graffiti à moitié recouvert de peinture noire, sur un mur londonien.
Mais pas n’importe quel mur, pas n’importe quel graffiti. Un mur de Church Street, dans le quartier de Stoke Newington, au nord de Londres. Un quartier de prédilection pour l’artiste des rues Banksy.
On pourrait penser qu’aujourd’hui « tout le monde connaît Banksy », eh bien c’est faux! Le pire est que ces ouvriers se sont vus donner l’ordre par la municipalité de Hackney de commettre ce geste tout aussi sacrilège que si vous déchiriez un tableau de Warhol en 1975… La municipalité, mue de sa formidable puissance procédurale, dit avoir envoyé de nombreux courriers à la propriétaire du mur en question, lui demandant l’autorisation d’en faire un triste mur tout noir.
Seul problème, la propriétaire n’habite plus depuis 25 ans à l’adresse employée par la municipalité qui, devant un grand silence, a interprété l’absence de réponse de Sofie Attrill, une cinquantenaire qui vit dans l’immeuble, comme un mouvement d’approbation. En toute logique.
Devant l’attroupement scandalisé de la population du quartier découvrant l’irréparable, la municipalité n’a même pas pris le soin de s’excuser. Elle n’a réagi que lorsque Sofie Attrill leur a révélé leur erreur et demandé l’ouverture de négociations pour la réparer, si cela était possible. Elle déclare dans la presse que, malgré les suggestions de vendre l’Å“uvre faites par de nombreuses personnes, elle a toujours voulu que le graffiti soit le symbole du quartier et qu’elle préfère laisser les gens en profiter de leurs yeux ou la photographier.
La peinture représente une parodie de la famille royale britannique saluant sur un balcon imaginaire. Les fans du groupe de brit-pop « Blur » connaissent ce graffiti qui a illustré une de leurs pochettes d’album (Crazy Beat – 2003) sur demande de Damon Albarn, le chanteur du groupe. L’image ci-dessus représente le mur « avant ». Pour voir le résultat de cette bévue « après », rendez vous sur le site de BBC News qui a publié l’article.
Une récente exposition sur Banksy et son art au Bristol Museum a drainé une foule compacte de 300’000 personnes.
