Si les Stradivarius auront toujours les faveurs des amateurs de pure musique, ne négligeons pas le nom de Guarnerius del Gesù, synonyme de fièvre aux enchères.
Pourquoi? Non seulement pour leur sonorité capable de vous retourner les tripes par une profondeur très particulière (jugez plus loin), mais aussi parce que si environ 640 Stradivarius ont survécus au temps, seuls 140 Guarneri sont encore dispersés dans le monde…
Ce Vieuxtemps daté de 1741 et signé à Crémone de la main du prestigieux artisan Guarneri, alias Guarnerius del Gesù, pourrait bientôt devenir l’instrument de musique le plus cher au monde. La maison spécialisée Bein & Fushi de Chicago espère en effet en tirer, à tort ou à raison, 18 millions de dollars. C’est un prix fixe, pas une vente aux enchères.
Après 50 années passées ensemble, le violiniste Aaron Rosand a vendu son âme l’automne dernier, ou plutôt vendu le Guarneri Kochanski pour 10 millions de dollars, somme de laquelle il a déduit 1,5 millions de dollars donnés au Curtis Institute of Music de Philadelphie. A ce prix, c’est depuis devenu le violon le plus cher au monde. Mais Guarneri continue de faire tourner les têtes.
Ce Vieuxtemps est l’une de ses toutes dernières Å“uvres. Mais surtout, des noms aux résonnances proches de l’absolu en ont joué de ce violon, tels que Yehudi Menuhin, Itzhak Perlman ou encore Pinchas Zukerman.
Ce violon exceptionnel a été baptisé du nom de Henri Vieuxtemps, musicien du 19e siècle. Les amateurs, tel que Renaud Capuçon, vous diront probablement que de ce Vieuxtemps Guarneri n’est rien d’autre que la Mona Lisa des violons. Le financier et philanthrope britannique Ian Stoutzker possède pour l’instant ce petit bijou aujourd’hui mis à la vente. Il l’avait acheté à Sir Isaac Wolfson, fondateur du Wolfson College d’Oxford.
Pour vous laisser convaincre de la sonorité exceptionnelle de ce Guarneri, faites silence dans la pièce et laissez-vous porter…
On dirait un peu David Koskas mais… non, c’est Philippe Quint qui joue 😀