Au revoir Hédiard

Mais comment cela est-il possible? Comment expliquer que la marque Hédiard, reconnue depuis longtemps comme emblème de l’épicerie fine à la française, soit désormais en dépôt de bilan?

A l’heure justement ou l’épicerie fine est en train d’exploser, en France et dans le monde entier. A l’heure ou les grands hôtels offrent même des tea time raffinés à l’heure du goûter, afin que tous, nantis et moins aisés, puissent accéder au luxe de séduire ses papilles, d’égayer son palais, à défaut parfois de pouvoir y résider.

A l’heure justement ou le marché de l’épicerie fine est devenu tellement concurrentiel qu’il est obligé de s’exporter dans le monde entier pour perdurer: si la place de la Madeleine a été pendant longtemps le temple des gourmets, partagés entre les vitrine de Fauchon et d’Hédiard de chaque côté, elle doit désormais faire concurrence avec l’épicerie du Bon Marché rive gauche, ou encore le rayon Lafayette Gourmet.

Au niveau de la patisserie et des petits plaisirs sucrés, il faut également compter sur les recettes legendaires proposées par Lenôtre, Dalloyau ou la Durée, modernisées par la suite par Pierre Hermé. Bref, un choix qui nous laisse dans l’embarras et qui se débarassent des concurrent les moins organisés: Hédiard, en particulier.

L’actionnaire russe de l’entreprise, Sergueï Pougatchev, a donc finalement abondonné l’entreprise, minée depuis quelque année par des défaut d’organisation interne et un manque flagrant de stabilité. Hédiard, qui esperait et se développer à l’international et miser sur ses produits de référence, les épices et les fruits exotiques, n’a donc pas réussi à se moderniser. Il ne reste plus qu’à se consoler à base de caviar, ou pardon, d’autres mets tout aussi raffinés. Ne mettons pas les pieds dans le plat.