(En photo: Phil Gramm) La grande banque suisse UBS a un grain de sable dans son formidable rouage d’activités illégales aux Etats-Unis entre 2000 et 2007: il s’appelle Bradley Birkenfeld. Cet ancien conseiller de l’UBS a permis au gouvernement américain d’exiger de la banque de lever le secret bancaire sur des milliers de comptes. La banque traîne des pieds, mais son action en a pris un coup. Le titre est passé sous la barre psychologique des 10 francs suisses.
Le rapport Reeves du fisc étasunien (IRS) met en lumière les pratiques frauduleuses d’une banque qui gérait des comptes non déclarés au fisc et sans licence. Seules les filiales de la banque possédaient cette licence mais des dizaines de conseillers prenaient l’avion de Suisse pour aller draguer jusqu’à 3800 clients en tout, 900 sociétés pour la seule année 2004, selon le rapport, qui auraient pu, grâce aux bons conseils de l’UBS, contourner le système fiscal américain. L’IRS exige de l’UBS les détails de 52’000 comptes, pas moins.
L’affaire fait grand bruit et nuit gravement à la réputation de la banque et du secret bancaire en Suisse qui met clairement en lumière des pratiques plus que douteuses permettant au bout du compte à des dirigeants plus que bien portant de se verser d’astronomiques primes de fin d’année.
En pleine crise, c’est vraiment mal vu, d’où la punition infligée par le marché au titre UBS avant les implications légales. On voit mal, devant tant de preuves accumulées, Berne pouvoir soutenir à bout de bras un cas désespéré, même au nom de la protection du sacro-saint secret bancaire suisse.
Tout l’histoire est sur la Tribune de Genève.
Commentaires sur la photo d’illustration publiée par notionscapital.com via Flickr: Phil Gramm est un ancien sénateur texan, actuellement conseiller pour l’UBS aux Etats-Unis et au coeur de la tourmente. Time’s Magazine a récemment publié la liste des 25 personnalités à blamer pour leur influence sur la crise économique mondiale que nous vivons actuellement, au nom d’un capitalisme sauvage dans une atmosphère de dérégulation qui était prônée par Phil Gramm, qui figure sur « la liste ».