Le luxe qui vient du latin luxus « excès ». Il n’est ni nécessaire ni utile. Pourtant le luxe a permis de développer un savoir-faire dans la transformation de la matière brute. Le produit de luxe est porteur de tradition et change selon les modes, le goût. Ostentatoire à une époque, il semble que le luxe évolue vers un univers qui procure du plaisir et de l’émotion. Il est superflu mais quoi de plus indispensable que le superflu ? Son côté inaccessible le rend plus désirable, et lui donne des valeurs qui dépasse sa valeur marchande.
Photos : « Luxe Calme et volupté » Matisse
Ces valeurs sont-elles le pouvoir, le désir, ou une petite portion de rêve et d’éternité ?
Comme le dit Baudelaire dans L’invitation au voyage : « Là , tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté » en parlant d’un pays « …où tout est beau, riche, tranquille, honnête; où le luxe a plaisir à se mirer dans l’ordre; où la vie est grasse et douce à respirer; d’où le désordre, la turbulence et l’imprévu sont exclus… »
Et pour vous le luxe, c’est quoi ?
Je reflechis à la question depuis votre post sur les « gouts de luxe ». Difficile en effet de définir le luxe…
De mon point de vue, il y aurait trois notions dont une essentielle :
D’un côté un travail, un savoir faire qui peut parfois exister sans une industrie constituée de groupes puissants aux chiffres d’affaires démesurés.
De l’autre, le produit, la chose.
Et enfin et surtout la representation, l’idée. Le fait que l’objet ne nous laisse pas indifferent, même plus, qu’il nous fascine, qu’il engendre une émotion .du plaisir mais pas seulement.. Voilà c’est là dedans, à mon sens, que reside le luxe. Sans cela il n’existe pas.
Ce qui pourrait d’ailleurs nous ammener à la question de la difference entre luxe et art.
Au plaisir de vous lire, j’aime beaucoup vos notes!
Merci pour votre sympathique commentaire!
Oui, la différence entre luxe et art est une question intéressante. Et ce qui les rapproche c’est ce besoin de superflu si humain et qui allège le poids de la nécessité.
Sentir, communiquer du plaisir, et donner envie de faire quelque chose, mais n’est ce pas le désir tout simplement?
Pour moi, le luxe peut se trouver à la campagne : pas dans l’accumulation des richesses mais dans le temps de vivre, de regarder la nature, de sentir que l’on fait partie du monde, ou dans l’amour des êtres…
C’est ce que disent aussi souvent les visiteurs qui nous donnent leur vision du luxe sur notre site.
J’aimerais beaucoup avoir la vôtre 😉
Je suis tout à fait d’accord; d’ailleurs avoir du temps et de l’espace font aussi parti du luxe. Toujours cette idée de partager un moment, et de se sentir heureux.
….. Pour continuer, dans les commentaires précédents, je ne peux m’empêcher de remarquer que le luxe se définit en réaction à un manque, une insuffisance que ne peux satisfaire notre société actuelle : « Avoir le temps de vivre, sentir que l’on fait partie du monde, d’avoir du temps et de l’espace »…. Or pour moi cela est ce qui est le nécessaire et le fondamental, par oppositon au luxe justement. Ce qui reviendrais à dire que le vrai « luxe », c’est lorsqu’il n’y en a pas , le luxe c’est l’absence de luxe.
En fait le luxe serait l’expression d’un bonheur manqué, qui passe par l’élément fondamentale à satisfaire; un besoin commun d’humanité. Ce qui est luxueux est superflu, étymologiquement “excessifâ€, cela voudrais dire que même le besoin d’humanité, besoin fondamental pourtant, peut être un luxe, c’est à dire quelque chose que notre société a jugé non nécessaire et fondamental dans l’absolu.