Rassurez-vous : ce n’est pas tout à fait Liz Taylor qui sera vendue prochainement aux enchères, mais plutôt l’un de ses portraits peints par Andy Warhol.
A cette occasion, son propriétaire actuel Hugh Grant – qui a acquis le fameux tableau de la maison Sotheby’s de New York pour deux millions £ il y a six ans – pourrait empocher quelque 15 millions £ (environ 30M$).
La «Liz» turquoise – l’un des 13 tableaux réalisés par Warhol en 1963 à partir d’une photo publicitaire de l’actrice en Cléopâtre – sera la tête d’affiche de la vente d’œuvres d’art d’après-guerre et contemporain de Christie’s au Rockefeller Centre à New York le 13 novembre prochain. Des proches prétendent que Hugh Grant s’est assuré de la rentabilité de son investissement en négociant une entente de vente minimale de 10 millions de livres avec Christie’s. Le représentant de Grant s’est refusé à tout commentaire sur les raisons de la vente par l’acteur.
Certains critiques de l’œuvre ont reproché son traitement un peu grossier comparé aux 12 autres portraits de la série «Liz» qui sont plus «soignés». En 2005, la «Liz» écarlate s’était vendue 6,7 millions £ chez Sotheby’s à New York.
Elizabeth Taylor incarne ce glamour hollywoodien qui fascine Warhol au début des années 1960. Alors que la vie privée de la star est disséquée jour après jour par les médias, l’Å“uvre de Warhol témoigne de cette omniprésence de l’image dans la société américaine et de la fascination de celle-ci pour les célébrités. Pour Warhol, Liz est devenue une icône comme la Vierge dans l’art byzantin ou russe. Certains affirment même que d’une certaine manière, le peintre a contribué au mythe d’Elizabeth Taylor.
À la différence d’un portrait comme Le Condottiere d’Antonello de Messine, où transparaît la volonté farouche du modèle, le tableau de Warhol ne laisse rien deviner de la personnalité de Liz. Le « produit de consommation » qu’il exhibe est pourtant à un moment tragique de sa vie. Lorsque Warhol entreprend la série de portraits d’Elizabeth Taylor, la star est gravement malade. Comme souvent dans l’expression artistique, la mort tient une place prépondérante dans les Å“uvres de Warhol : il a créé les premiers tableaux de Marilyn Monroe après le suicide de l’actrice, ceux de Jackie Kennedy après l’assassinat de son mari, il a peint Elizabeth Taylor alors qu’elle était atteinte d’une grave dépression.
Sources : Presse Canadienne, www.universalis.fr