Incroyable mais vrai : un petit poisson, le ca rông (poisson-dragon), de la taille d’un briquet exactement, vendu à un prix équivalent à près de 300 euros.
À Hanoi, la chasse de cette espèce aquatique rare devient prisée ces derniers temps, attirant de nombreux amateurs fortunés de poisson d’agrément.
Surnommé le « poisson de la prospérité », le ca rông est particulièrement soigné par son propriétaire qui le considère comme un objet précieux et sacré dans sa maison. La tradition veut que ce beau poisson apporte chance et richesse à la famille qui l’abrite et que sa mort éventuelle soit considérée comme un mauvais présage. Une conception orientale dont la rigueur s’est atténuée le temps passant, ce poisson n’étant désormais qu’un simple loisir luxueux des citadins fortunés. Et si par malheur, le ca rông de la maison est mort ? Qu’importe, on peut le remplacer immédiatement par un autre.
Faire du commerce de poissons d’agrément importés est beaucoup plus lucratif que de les élever, selon les spécialistes du marché. En effet, les poissons d’agrément de Malaisie, d’Indonésie, de Thaïlande ou de Chine comprennent de nombreuses espèces dont plusieurs sont très recherchées. Or, pas d’autre moyen que de les importer si l’on souhaite satisfaire la demande de plus en plus croissante et exigeante des amateurs de beaux poissons.
Selon un excellent connaisseur en poissons d’agrément de Hanoi, le ca rông peut vivre jusqu’à 15 ans s’il est élevé dans un environnement idéal. À l’âge de la maturité (5-6 ans), il mesure 60 cm, voire plus. Ses écailles, d’un diamètre de 5 cm à 6 cm, scintillent sous la lumière des lampes électriques, et évoquent une cuirasse. A cela s’ajoutant de longs barbillons et des nageoires bien développées, le poisson-dragon apparaît beau comme un cuirassier plein de vaillance et d’orgueil. Il se vend alors au poids de l’or, de 2.000 à 2.500 dollars, sinon même 4.000 dollars pour un Qua Bôi Kim Long à la tête dorée.