Sceptre « au cavalier » du Nigéria, datant du XII ou XIIIe siècle, masque kwélé du Gabon du XIXe, coupe anthropomorphe des îles Fidju, du XIXe, …, figurent parmi la centaine d’oeuvres majeures présentées au musée Jacquemart-André, à Paris, jusqu’au 24 août. Des objets exceptionnels qui appartiennent tous à la famille Barbier-Mueller, célèbres collectionneurs d’arts d’Afrique et d’Océanie. Ces derniers présentent leurs plus beaux trésors, et notamment un remarquable éventail de visages et corps sculptés, aux expressions variées et énigmatiques, à l’occasion de leurs cent ans. Car c’est en 1907 que cette collection familiale, constituée par trois générations de passionnés, a vu le jour. Josef Mueller, alors âgé de 20 ans, achète au peintre Cuno Amiet « La jeune fille à la capucine ». Le début d’une aventure… Très vite, sa collection va s’étoffer et se diversifier, notamment pour se concentrer sur les arts africains et océaniens. Les arts dits « primitifs » qui ne sont pourtant pas très à la mode, à l’époque. Sa fille Monique et son gendre Jean-Paul Barier-Mueller, héritent de cette passion pour les arts non occidentaux et ouvrent successivement le musée Barbier-Mueller de Genève, en 1977, puis celui de Barcelone, en 1997. Leurs fils, qui représente aujourd’hui la 3e génération, s’inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs, associant le désir de l’esthète happé par la beauté de l’objet, à la rigueur du collectionneur érudit.
Musée Jacquemart-André, 158 bd Haussmann, Paris 8e. Ouvert tous les jours, de 10 à 18 heures. Entrée de l’exposition : 10 euros.