Sexe et pub font souvent bon ménage. Même lorsqu’il s’agit de promouvoir des marques de luxe : sacs, chaussures, et autres accessoires de mode. Mais parfois ca dérange. La preuve avec une pub de Tom Ford, pour des lunettes de soleil, qui vient de se voir interdire en Italie, du fait de son « caractère explicite et provocateur », selon l’IAP, l’Institut italien d’autodiscipline publicitaire. Objet du délit : un double-page publiée dans des magazines féminins. L’image, taxée de « vulgaire …de mauvais goût » et considérée comme de nature à « heurter la sensibilité du public » montre un visage de femme en gros plan, ses yeux cachés derrière de grandes lunettes de soleil, signées Tom Ford, …jusqu’ici rien de choquant, à priori. Sauf que les lèvres de la demoiselle sont rouge carmin, pulpeuses, entrouvertes … Et ce qui fait scandale c’est le doigt d’homme qui se glisse dans sa bouche gourmande… Tellement suggestif.
Tom Ford, qui a lancé sa marque en 2005, a décidé de jouer la carte de la provocation pour toute sa campagne de publicité 2008. Sur le site Internet de la marque, un avertissement s’affiche dès la page d’accueil : « attention : images sexuellement explicites ». Belles images, un brin allumeuses, qui défilent en rafale, au rythme d’un tir de mitraillette.
Cet incident avec la censure italienne va t-elle empêcher le couturier américain d’ouvrir, comme prévu, une boutique à Milan cet été ? Il y a fort à parier que non. Au contraire, la polémique permet de faire parler de lui, avant l’inauguration de son futur point de vente pour homme, un magasin (sur 5 étages) de 850m2, qui proposera la collection complète de vêtements pour hommes, les chaussures, accessoires, lunettes, parfums, etc. Pas de quoi changer les plans de Tom Ford qui se déclare très attaché à l’Italie. D’ailleurs, le président de Tom Ford n’est autre que Domenico de Sole, Italien, d’origine romaine, et ancien Pdg. de Gucci, quand Tom Ford en était le directeur artistique. Les deux hommes ne font que rééditer des recettes qui gagnent. A l’époque où ils dirigeaient Gucci, les publicités de la célèbre marque de mode, née à Florence, jouait sur la provocation, le libertinage, la sensualité limite vulgaire. Ne parlait-on pas du « Gucci trash, façon Tom Ford » ?