Ex-cep-tion-nelles ! 206 millions d’euros dés le premier soir de ses trois jours d’enchères au Grand Palais à Paris ! Des résultats plus que satisfaisants pour la vente de la collection d’art de Pierre Bergé et d’Yves Saint Laurent. Trois jours qui s’annoncent déjà passionnants et cela, sans l’ombre menaçante de la crise économique.
Un Picasso invendu, un Bergé heureux !
Succès total dés le premier jour des ventes ! Le marteau des commissaires priseurs frappent des enchères records pour plusieurs pièces : 35,9 millions d’euros pour le fameux tableau « Les coucous, tapis bleu et rose » de Matisse alors qu’il était estimé entre 12 et 18 millions. D’autres oeuvres illustres d’impressionnistes se sont de la même façon, arrachées à des sommes défiant toute concurrence.
29 millions pour une sculpture de bois de l’artiste roumain Brancusi, certainement la pièce-maîtresse de ses enchères, soit près du double de son prix estimé. Plus de 21,5 millions pour une composition du peintre néerlandais Piet Mondrian. 8,9 millions d’euros pour la « Belle haleine – Eau de voilette » du dadaïste Marcel Duchamp soit plus de six fois son prix estimé.
Le seul bémol de la première soirée est venu d’une des Å“uvres vedettes de cette émouvante collection : le tableau cubiste de Picasso « Instruments de musique sur un guéridon », estimé entre 25 et 30 millions d’euros, n’a pas trouvé d’acquéreur. En tout cas, il a fait un heureux : Pierre Bergé. L’homme d’affaires conserve ainsi cette Å“uvre maîtresse de Picasso. Seul bien qu’il lui restera à l’issue de plus de 50 années de complicité, d’amour de l’art et d’affinité avec le couturier Yves Saint Laurent. Finalement avec plus de 206 millions d’euros de produit de vente récoltés ce lundi, la vente organisée par Christie’s a déjà battu le record de la plus importante dispersion d’une collection privée au monde. Les jours se suivent et se ressembleraient presque…
Pékin ne lâche pas l’affaire !
Au deuxième jour consacré aux tableaux anciens, objets d’art et mobilier Art déco, les millions d’euros ont continué à s’accumuler. Et toujours de nouveaux records ! 21,9 millions d’euros pour le fauteuil « aux dragons » d’Eileen Gray, une des pièces phares de la vente qui par la même occasion, est un montant record pour l’artiste. 9 millions d’euros pour le Géricault, « Portrait d’Alfred et Elisabeth Dedreux » alors que quatre autres toiles du maître du XIXe, proposées quelques minutes après, restaient invendues. Mais ironie de la vente, le Géricault a été acheté par le marchand d’art français Alain Tarica qui avait vendu il y a 25 ans cette même toile au couple YSL-Bergé. Ainsi qu’un Arnold Bocklin, acheté ce mardi à 409 000 euros soit plus de dix fois son estimation !
Des records qui en appellent d’autres plus importantes, suivent : Records mondiaux avec 2 millions d’euros pour la toile d’Ingres « Portrait de la comtesse de La Rue » tout comme un de ses dessins sur papier, « André-Benoît Barreau dit Taurel », adjugé à 913 000 euros. Ajoutez à cela, 2,2 millions d’euros pour Gainsborough laissant de côté, un Pieter de Hooch et un Baron Gros, restés invendus. Au total, les 18 tableaux anciens vendus ont rapporté 22,2 millions d’euros. Quant à l’orfèvrerie ancienne, 19,9 millions d’euros dont la plupart des pièces ont triplé ou quadruplé leur estimation.
Mercredi, les enchères s’achèvent avec la vente très attendue de deux têtes de bronze chinois, estimées à dix millions d’euros chacune, dont Pékin demande avec acharnement, leur restitution. Pierre Bergé s’est d’ailleurs déclaré absolument prêt à remettre les deux pièces à la Chine mais à une seule condition. Les « droits de l’Homme, la liberté au Tibet » et le retour du dalaï lama à Lhassa, comme monnaie d’échange. Avec cette affaire, la vente du siècle risque réellement de terminer en apothéose !
Crédits photos
Patrick Kovarik AFP + Francois Guillot AFP
Lire à ce propos, « La collection Yves Saint Laurent enfin dévoilée… » de Fanny Perrin-Darloz publié le 30 janvier 2009 : http://www.leblogluxe.com/2009/01/la-collection-y.html