Le défilé Chanel présenté hier à la Fashion Week de Paris a suscité d’importantes critiques et réactions. Mais pas spécialement par des habitués de la profession. Des activistes écologistes sont venus en effet déplier banderoles et pancartes devant le Grand Palais pour protester le manque de transparence de Chanel en matière écologique.
En effet, si le luxe surfe sur la tendance en général, il y en a une en particulier, qu’il a tendance, justement, à oublier. La vague écolo, qui submerge peu à peu nos modes de consommation et nos sociétés.
Heureusement, certaines organisations veillent au grain. Le mois dernier, Greenpeace a donc décidé de gentiment noter la responsabilité éco environnementale de 15 grandes maisons de couture en 25 questions.
Résultat: la marque Valentino est le meilleur élève qui a obtenu le plus de bons points, disons de pastilles vertes, grâce aux politiques menées sur son cuir, ses emballages, et ses tissus: zéro achat déforestation et zéro rejet pour la production textile.
Elle est suivie ex-aequo par Armani, Dior, Vuitton et Gucci, qui se sont elles aussi rangées aux mesures zéro déforestation pour produire tissu et emballage. Mention spéciale à Gucci, qui a même soutenu le moratoire en Amazonie sur l’expansion de l’élevage bovin. Mais des efforts doivent être poursuivis pour limiter la production des substances toxiques.
Les élèves moyens sont représentés par Ermenegildo Zegna et Versace, auxquelles on a reproché de ne pas aller assez loin dans la lutte contre la déforestation. Ces dernières se contentent en fait de tracer leur achat de cuir sans chercher plus à intervenir.
Enfin, les mauvais élèves sont nombreux: Roberto Cavalli a obtenu une pastille rouge pour ne pas avoir apporté des réponses claires au questionnaire. Pire, les maisons Chanel, Alberta Ferretti, Dolce&Gabbana, Hermes, Prada et Trussardi ont reçu des pastilles noires pour avoir totalement ignoré le questionnaire, malgré les relances régulières de Greenpeace.
Quand on sait que Chanel avait totalement reconstitué une forêt dans la verrière du Grand Palais lors de son dernier défilé pour la Fashion Week Haute Couture du mois de janvier on peut donc penser que cette dernière mérite une bonne punition. Un bonnet d’âne pour Karl Lagerfeld? Nul doute qu’il s’agirait alors du prochain accessoire tendance de l’année.
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